Alors que les cyberattaques se multiplient, les Français semblent de plus en plus sensibles à la question des fuites de données personnelles. C’est en effet ce que vient de réléver le rapport annuel de cybermalveillance.gouv.fr, qui a été publié ce jeudi.
En effet, la plateforme gouvernementale, dédiée à l’assistance contre les actes malveillants en ligne, a enregistré une hausse de 82 % des demandes d’aide liées aux fuites de données personnelles en 2024, soit 12 400 signalements. Plus largement, l’ensemble des demandes d’assistance sur le site a progressé de près de 50 % en un an, atteignant un total de plus de 423 000 sollicitations. Ce chiffre reflète une préoccupation croissante face aux menaces numériques, tant chez les particuliers que les professionnels.
Selon Jérôme Notin, directeur général de la plateforme, il y a eu beaucoup de fuites de données personnelles et bancaires. Les informations concernées incluent des éléments sensibles, comme les identifiants de connexion, les coordonnées bancaires ou encore les adresses postales. Ces données peuvent ensuite être exploitées pour diverses attaques : hameçonnage, piratage de compte, escroqueries en ligne, etc.
Le rapport souligne que ces fuites favorisent l’augmentation des cybermenaces, notamment le phishing, ou hameçonnage, qui reste la menace la plus fréquemment rencontrée par tous les publics.
Hameçonnage, piratage et faux supports techniques
Le hameçonnage a représenté 64 000 demandes d’assistance en 2024, en hausse de 22 %. Ces tentatives consistent à piéger un utilisateur en le poussant à cliquer sur un lien malveillant ou à fournir ses données personnelles. Elles se présentent souvent sous forme de faux messages de livraison, d’amendes fictives ou de SMS prétendument envoyés par un proche.
Le piratage de compte, les arnaques au faux support technique et, dans le cas des entreprises, les rançongiciels, figurent également parmi les motifs les plus fréquents de sollicitation de la plateforme. À noter que pour la première fois, le cyberharcèlement fait son apparition dans le top 10 des demandes d’assistance des professionnels, même si les volumes restent faibles.
L’IA, un outil surveillé de près
Concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les actes de cybermalveillance, Jérôme Notin se veut mesuré : Ça reste un outil qui peut augmenter la capacité des attaquants (…), mais sauf cas très particuliers, on n’a pas encore d’utilisation massive démontrée de l’IA.
Néanmoins, la montée en puissance de ces outils pourrait complexifier les attaques à l’avenir, notamment via des contenus générés automatiquement ou des tentatives d’hameçonnage plus crédibles.
