Gros tollé pour le service de transfert de fichiers WeTransfer. Une mise à jour de ses conditions d'utilisation semblait autoriser l'entreprise à utiliser les fichiers de ses clients pour entraîner son IA. Face à la fureur de ses utilisateurs, la société a fait une marche arrière en urgence.
La clause qui a mis le feu aux poudres
L'affaire a éclaté ces jours-ci. De nombreux utilisateurs de WeTransfer ont découvert une nouvelle clause dans les conditions générales d'utilisation du service. Celle-ci accordait à l'entreprise une licence très large pour utiliser les contenus transférés afin "d'opérer, de développer, de commercialiser et d'améliorer" ses services, y compris pour "améliorer la performance des modèles de machine learning".
Pour le dire simplement, cela signifiait que WeTransfer se donnait le droit d'utiliser vos fichiers (photos, vidéos, documents de travail...) pour entraîner ses intelligences artificielles.
La colère des utilisateurs et la marche arrière de WeTransfer
La réaction a été immédiate et massive. WeTransfer étant très utilisé par les professionnels de la création (graphistes, monteurs, photographes...), l'idée que leurs travaux confidentiels puissent servir de nourriture à une IA a provoqué une véritable panique.
Les menaces de boycott et de migration vers d'autres services ont fleuri sur les réseaux sociaux. Face à ce scandale naissant, WeTransfer a réagi en quelques heures. Dans un billet de blog, l'entreprise s'est excusée pour le manque de clarté et a complètement réécrit la clause polémique, en supprimant toute mention du "machine learning".
Un air de déjà-vu...
Cette histoire n'est pas sans rappeler une polémique très similaire qui avait touché Dropbox il y a un peu plus d'un an. Le service de stockage en ligne avait lui aussi tenté de faire passer une clause ambiguë sur l'utilisation des données pour l'IA, avant de faire machine arrière face aux critiques.
On en dit quoi ?
Cet épisode montre l'extrême sensibilité du public, et en particulier des créatifs, sur la question de l'utilisation de leurs données pour l'IA. La méfiance est telle que la moindre clause un peu floue est immédiatement interprétée comme une tentative de pillage. La réaction ultra-rapide de WeTransfer prouve qu'ils ont eu très peur et que la pression des utilisateurs peut encore fonctionner.
La communication de WeTransfer est un cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire, et elle contraste avec la manière dont Apple a géré l'annonce d'Apple Intelligence. Avant même de lancer ses fonctions, Apple a passé des mois à marteler le message de la "vie privée" et du traitement "en local", précisément pour anticiper ce genre de polémique. Ils ont compris que la confiance était la chose la plus importante. WeTransfer, lui, vient de l'apprendre à ses dépens. Et vous, vous lisez les conditions d'utilisation des services que vous utilisez, ou vous cliquez sur "Accepter" sans regarder ?
Pour débattre de l'utilisation de nos données par les géants de la tech, le mieux est encore de créer un compte sur Mac4Ever, et on n’utilisera pas vos données pour entrainer nos modèles d’IA.