Jusqu'à présent, Apple ne faisait appel qu'au taïwanais TSMC pour produire ses puce M1, M2, M3 M4 et les déclinaisons pour iPhone. C'est logique, le fabricant taïwanais est actuellement le leader du marché sur le haut de gamme, c'est également lui qui grave les puces NVidia, AMD etc.
Désormais, la firme pourrait faire appel à... Intel. Non pas pour intégrer des Core iX dans ses Mac comme il y a quelques années, mais bien pour graver ses puces d'entrée de gamme. Rappelons qu'Intel possède ses propres usines, notamment sur le sol américain et qu'Apple déjà travaillé avec le fondeur pendant une bonne décennie.
Bientôt un Mac "Intel Inside"
L'opération démarrerait environ en 2027, le temps que les usines d'Intel soient capable de réellement répondre à la demande d'Apple et que le partenariat s'organise.
D'après le renommé Ming-Chi Kuo, il s'agirait principalement de puces Apple Silicon d'entrée de gamme, comme par exemple le M4 ou le M5, laissant les versions Pro, Max et Ultra à TSMC. En 2027, on parlera sans doute plutôt de puce M6 voire M7. Techniquement, rien n'empêcherait toutefois Apple de lui confier des puces plus puissances dans les années à venir.
Ce n'est pas la première fois qu'Intel grave ces puces pour des tiers, la firme possède des usines capables de s'adapter à différentes demandes, y compris de processeurs ARM. Le fondeur est d'ailleurs le premier à avoir réceptionné des machines d'ASML comme la Twinscan EXE:5000 capable de graver à... 2nm.
L'iPhone chez TSMC... mais pour combien de temps ?
Autre révélation, Apple souhaiterait conserver son contrat avec TSMC pour les processeurs d'iPhone comme les A19 et A19 Pro... du moins dans un premier temps. Il faut dire que la Pomme reste le premier client de TSMC et que la firme a sécurisé plusieurs années de production, une stratégie au coeur du succès de l'iPhone, qui se paie parfois quelques exclusivités en matière de finesse de gravure.
Techniquement, les architectures de ces processeurs sont souvent plus avancées sur l'iPhone, et ensuite dérivés pour le Mac, même si les puces M sont évidemment plus performantes à l'arrivée, grâce à un grand nombre de coeurs, plus de mémoire, des fréquences plus élevées etc. TSMC garderait donc l'exclusivité sur les nouveautés.
Reste qu'à terme, Apple pourrait tenter de se désengager au maximum de TSMC, dont les risques politiques sont grandissants ces dernières années. Par ailleurs, cette dépendance à des puissances étrangères ne serait pas du goût de l'administration Trump.
Apple, bien qu'elle doive clairement rester fortement dépendante des systèmes avancés de TSMC dans un avenir proche, doit néanmoins se procurer une deuxième source d'approvisionnement pour répondre à ses exigences en matière de gestion de la chaîne d'approvisionnement. estime Kuo.
On rappellera à juste titre que TSMC tout comme Intel utilise des machines... européennes pour sa gravure lithographique, à savoir ASML basée à Veldhoven aux Pays-Bas. D'ailleurs, une usine d'assemblage d'ASML se trouve justement... à Santa Clara, près du Quartier Général d'Intel. En Europe, nous avons notre géant à nous (le franco-itélien STMicroElectronics), dont Apple est d'ailleurs le premier client, mais qui peine à réellement concurrencer les poids lourds du secteur.
