Voilà bien une question que beaucoup se posent : la succession de Tim Cook ! Apparemment, Apple aurait récemment intensifié ses préparatifs pour organiser le départ de son dirigeant qui est à la tête du groupe depuis 2011. Une transition anticipée depuis plusieurs années — Tim Cook lui-même ayant laissé entendre qu’il ne resterait pas indéfiniment — mais qui semble désormais entrer dans une phase plus active.
John Ternus, le dauphin naturel
Le Financial Times cite plusieurs sources proches du dossier indiquant que John Ternus, actuel Senior Vice President of Hardware Engineering, serait le favori pour succéder à Cook. John Ternus supervise depuis plusieurs années l’ensemble du hardware Apple, incluant les gammes iPhone, iPad et Mac — un rôle stratégique qui l’a placé au centre de la transition vers Apple Silicon.
Toutefois, aucune décision définitive n’aurait été prise. Historiquement, Apple se montre toujours d'une belle prudence, et ne dévoile jamais ses plans tant que tout n’est pas ultra-verrouillé. De plus, les scénarios alternatifs restent possibles jusqu’au tout dernier moment.
Pourquoi maintenant ?
Le timing pourrait surprendre : même si elle a connu quelques déboires avec Apple Intelligence, Cupertino s’apprête à vivre une fin d’année record avec l’iPhone et des résultats de compétition. En effet selon le Financial Times, la transition ne serait pas liée aux performances actuelles du groupe. Il s’agit plutôt d’un processus interne au long cours, qui se déroule à un moment charnière, mais totalement logique : l'âge des dirigeants ! Tous atteignant le seuil de la (pré)retraite, il est donc grand temps de penser à la génération suivante...
Jeff Williams, longtemps considéré comme le successeur naturel de Tim Cook, vient d’effectuer son dernier jour chez Apple après avoir annoncé sa retraite en juillet. Ses responsabilités opérationnelles ont été redistribuées, notamment à Sabih Khan et à John Ternus. En outre, la firme californienne a également connu une transition majeure côté finance, avec le départ du CFO historique Luca Maestri, remplacé par Kevan Parekh.
Les sources du Financial Times indiquent qu’Apple ne devrait pas annoncer le nom du futur CEO avant les résultats trimestriels de fin janvier, couvrant la période très faste des fêtes. En interne, on rappelle toutefois que le timing pourrait encore changer : Apple garde la main sur sa communication stratégique, et un ajustement pourrait intervenir à tout moment si la situation l’exige.
Une ère Cook bientôt refermée ?
Tim Cook, 64 ans, restera comme le dirigeant qui a transformé Apple en une machine à sous sans équivalent, multipliant les revenus des services, renforçant l’écosystème matériel et pilotant la transition stratégique vers les puces Apple Silicon. Mais la fin de son mandat s’approche alors que la marque traverse une phase plus délicate en matière d’innovation perçue.
Depuis plusieurs années, Apple fait face à des critiques croissantes quant au manque de réelles nouveautés dans ses produits. Les iPhone évoluent par toutes petites touches, les gammes Mac et iPad se stabilisent, et les annonces jugées révolutionnaires se raréfient. Là où Steve Jobs imposait un rythme soutenu de ruptures technologiques, Tim Cook s’est davantage illustré par une gestion opérationnelle implacable mais plus prudente.
Cette impression de stagnation s’est accentuée avec le chantier d’Apple Intelligence présenté comme le grand pivot stratégique de la décennie ou encore celui de Siri. Or la plateforme d’IA personnelle accuse un retard notable face à des concurrents comme OpenAI, Google ou même Meta, dont les modèles sont plus rapides à évoluer et à se déployer. Même s’il s’agit d’un virage complexe à négocier pour une entreprise obsédée par la confidentialité, les observateurs jugent Cupertino moins agile et réactive que prévu, surtout dans un marché de l’IA qui avance à une vitesse historique.
Ce contexte nourrit l’idée qu’un changement de leadership pourrait incarner un nouveau souffle. John Ternus — s’il est choisi — incarnerait une transition vers un profil plus technique, potentiellement plus à même de repositionner la firme californienne à l’avant-garde, en particulier dans les domaines de l’intelligence artificielle, des interfaces et du matériel nouvelle génération.
Quoi qu’il en soit, la succession de Tim Cook sera l’un des moments les plus scrutés de l’histoire récente d’Apple. Et si le processus s’accélère aujourd’hui, c’est peut-être parce que, pour la première fois depuis longtemps, la firme semble avoir plus à rattraper qu’à défendre.
