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Casques antibruit et ANC : sont-ils dangereux ?

Par Vincent Lautier - Publié le

Les casques antibruit, avec ou sans ANC, sont partout. Dans les transports, au bureau, à la maison… Beaucoup de jeunes les portent plusieurs heures par jour, histoire d’échapper au brouhaha ambiant. Mais à force de trop s’isoler des sons extérieurs, certains spécialistes s’inquiètent : notre cerveau pourrait perdre l’habitude de bien traiter les sons. Résultat ? Une augmentation des cas de troubles du traitement auditif, un problème qui compliquerait la compréhension des bruits et des conversations.

Casques antibruit et ANC : sont-ils dangereux ?


Un trouble en hausse chez les jeunes



Les audiologistes britanniques constatent en effet une tendance étrange : de plus en plus de jeunes viennent consulter pour des problèmes d’audition. Pourtant, leurs oreilles fonctionnent très bien. Le souci vient d’ailleurs : leur cerveau a du mal à analyser les sons.

Ce trouble, appelé APD, peut rendre difficile la compréhension d’une discussion, surtout dans un environnement bruyant. Les personnes concernées entendent bien les sons, mais peinent à les identifier correctement. Elles ont du mal à suivre une conversation dans un bar, à localiser un bruit ou à comprendre quelqu’un qui parle vite. Jusque-là, l’APD était surtout observé chez les enfants neurodivergents ou ayant eu des otites à répétition. Mais maintenant, il touche aussi des jeunes adultes sans antécédents.

Casques antibruit et ANC : sont-ils dangereux ?


Le rôle des casques antibruit et de l’ANC en question



Les spécialistes soupçonnent une cause moderne : l’usage intensif des casques antibruit, avec ou sans fonctionnalités d’annulation du son d’ailleurs, comme celle présente, par exemple, sur certains AirPods. Ces appareils créent un environnement ultra-filtré où seuls certains sons passent. Le problème, c’est que notre cerveau a besoin d’entraînement pour trier et analyser les bruits. À force de tout bloquer, on perd cette capacité.

D’après certains experts, c’est un peu comme si on mettait un plâtre à son cerveau auditif : à court terme, ça soulage, mais sur le long terme, ça l’affaiblit. Un jeune qui passe ses années d’adolescence avec des écouteurs constamment vissés sur les oreilles pourrait ainsi avoir plus de mal à distinguer les sons dans un environnement réel.

Casques antibruit et ANC : sont-ils dangereux ?


Que faire pour éviter les problèmes ?



Pas besoin de jeter son casque antibruit pour autant. L’idée, c’est plutôt de l’utiliser intelligemment :
Alterner les modes d’écoute : La plupart des casques modernes proposent un mode transparence qui laisse passer une partie des bruits. Autant en profiter.
Limiter le temps d’utilisation : Éviter de porter un casque antibruit toute la journée permet au cerveau de rester habitué aux sons naturels.
S’entraîner à écouter : Il existe des applications et exercices pour améliorer sa capacité à distinguer les sons dans un environnement bruyant.
Privilégier le silence naturel : Plutôt que d’utiliser un casque antibruit pour s’isoler, essayer de trouver des endroits calmes sans artifices.

Les casques antibruit ne sont pas le diable, mais les utiliser sans modération pourrait bien compliquer notre capacité à écouter.