Test des AirPods Pro 3 : ce qu'il faut savoir avant d'acheter !

Troisième itération des écouteurs les plus populaires de Cupertino, les AirPods Pro 3 arrivent sur un marché où la concurrence s’est largement renforcée. Sony, Bose et bien d'autres constructeurs proposent des intras redoutables, parfois mieux armés sur le papier. Mais comme souvent, Apple avance à son rythme, avec des raffinements subtils… et quelques nouveautés plus ambitieuses. Nous avons passé plusieurs jours avec ces AirPods Pro 3 dans les oreilles, et voici notre verdict.

Un design qui évolue discrètement

À première vue, le boîtier des AirPods Pro 3 ressemble beaucoup à celui des AirPods Pro 2. Mais une fois les deux modèles l'un à côté de l'autre, on peut constater que les proportions changent légèrement : 47,2 x 62,2 x 21,8 mm contre 45,2 x 60,6 x 21,7 mm pour la génération précédente. Bref, un boîtier un peu plus haut et plus large, mais paradoxalement plus léger (43,99 g contre 50,8 g).

Pas de révolution esthétique : Apple conserve une approche minimaliste et un look iconique avec ce fameux plastique blanc glossy. Le principal est qu'en poche, cette nouvelle boîte reste discrète, compacte et agréable à manipuler. On notera que la LED est désormais sous le plastique (sa lueur reste visible, bien entendu) et que le bouton d'appairage au dos disparait.

Du côté des écouteurs, Apple a revu légèrement le design et l’architecture interne avec un design multiport censé améliorer la réponse des basses, élargir la scène sonore et mieux mettre en avant les voix. Les promesses marketing sont légion, mais nous reviendrons sur ce point dans la section audio.

La puce H2 est toujours de la partie (la même que dans les AirPods Pro 2), ainsi que le Bluetooth 5.3, mais Apple ajoute deux nouveautés matérielles notables :

Dans la pratique et avec un iPhone Air, on parle plutôt de quelques mètres supplémentaires, pas d’une révolution, mais c'est toujours bon à prendre afin de retrouver plus simplement vos écouteurs.

Confort et ergonomie : une question de choix

Visuellement, les AirPods Pro 3 ressemblent à leurs prédécesseurs, mais Apple a retouché le design et surtout enrichi l’offre d’embouts. On passe désormais à 5 tailles disponibles (XXS, XS, S, M, L) contre 4 auparavant (XS, S, M, L). C’est une excellente nouvelle pour les petites oreilles, trop souvent négligées par les constructeurs. Les embouts, habituellement intégralement en silicone, contiennent désormais un insert en mousse. Nous reviendrons sur ce point par la suite.

Dans la pratique, le confort reste exemplaire – dans mes oreilles du moins. Les écouteurs tiennent bien, même pendant une séance de sport. Ceux qui avaient des soucis de maintien avec les AirPods Pro 2 devraient retenter leur chance avec cette nouvelle gamme.

Autre progrès discret mais appréciable : la certification passe de IP54 à IP57. Pour rappel :



Apple propose désormais des écouteurs beaucoup plus rassurants pour les sportifs et les baroudeurs. Il ne s’agit pas d’aller plonger avec, mais courir sous la pluie ou faire du sport en plein air par forte chaleur ne devrait plus poser aucun souci.

Autonomie : du mieux, mais seulement pour les écouteurs

L'autonomie reste un point important pour ce type de produit. Apple annonce jusqu’à 8 heures d’écoute avec ANC activé, contre 6 heures pour les AirPods Pro 2. Et surprise, nous avons bien atteint ces chiffres lors de nos tests, à volume modéré. Un progrès non négligeable qui fera plaisir à ceux qui ont vu l’autonomie de leurs AirPods Pro 2 fondre au fil des mois.

En revanche, la capacité du boîtier diminue : on passe de 30 heures d’écoute totale avec recharge (AirPods Pro 2) à 24 heures seulement avec les AirPods Pro 3. Un choix surprenant, probablement lié à la réduction de poids (batterie plus petite ? Les démontages nous l'apprendront) et à une nouvelle architecture interne.

ANC et Transparence : Apple en offre plus

C’était déjà l’un des points forts des AirPods Pro 2, et Apple enfonce le clou avec cette troisième génération.

La réduction active du bruit est annoncée comme deux fois plus efficace que sur les AirPods Pro 2, et jusqu’à quatre fois meilleure que sur la première génération. Dans les faits, la différence est en effet immédiatement perceptible :

On n’est pas encore au niveau du vide sonore total que certains casques haut de gamme savent offrir, mais pour des intra-auriculaires, le résultat est franchement bluffant., surtout qu'il ne s'accompagne pas d'une pression désagréable à l'usage.

Côté transparence, c’est encore un cran au-dessus. Apple réussit avec les AirPods Pro 3 à proposer une restitution vraiment plus naturelle, au point qu’on en oublie presque qu’on porte des écouteurs. La concurrence fait de gros efforts (Sony en tête), mais sur ce terrain, Apple reste le numéro un incontesté.

Un capteur cardiaque dans vos oreilles (et presque de la traduction)

La grande nouveauté technologique des AirPods Pro 3, c’est bien sûr l’intégration d’un capteur de fréquence cardiaque.

Le capteur est différent de celui que l’on trouve sur les Powerbeats Pro 2, Apple s’appuie sur la photopléthysmographie (PPG) : une lumière infrarouge invisible émise 256 fois par seconde mesure l’absorption dans le flux sanguin. L’accéléromètre complète le tout pour affiner la lecture.

En testant sans mon Apple Watch Ultra 2, j’ai obtenu des mesures très proches de celles de la montre, avec parfois une ou deux pulsations d’écart seulement. Ce nouveau capteur semble donc assez précis.

Attention toutefois : vous ne verrez pas vos pulsations en direct sur une App dédiée depuis vos écouteurs, contrairement à ce que l'on peut obtenir avec l'Apple Watch. Les données sont toutefois intégrées au sein des activités. iOS se charge ensuite de croiser ces infos avec les données issues de votre Apple Watch pour offrir la mesure la plus fiable possible.

Ce suivi cardiaque est donc une nouveauté bienvenue pour les sportifs qui ne veulent pas investir dans une montre connectée, mais pas de quoi remplacer une Apple Watch pour le suivi en temps réel.

Autre bémol, comme vous le savez si vous lisez nos colonnes, la fonction de traduction automatique en temps réel, pourtant mise en avant lors de la présentation, n’est pas disponible en Europe pour le moment. Une absence frustrante, car cette fonctionnalité aurait pu constituer un vrai argument pour certains.

Et les microphones ?

Avec les écouteurs, le scénario est toujours le même : les micros placés assez loin de la bouche s’en sortent tant bien que mal tant que vous êtes au calme, mais dès qu’un scooter passe ou que le vent se lève, c’est la Bérézina. Sur ce point, les AirPods Pro 3 ne révolutionnent rien : vos interlocuteurs entendront globalement la même chose qu’avec la génération précédente.

Le rendu reste tout de même meilleur qu’avec les tout premiers AirPods Pro, et les bruits parasites sont un peu mieux contenus. Toutefois, si vous êtes dans le tumulte, votre correspondant sera ravi que vous repreniez l’iPhone en main.

Rendu sonore : une question de goûts... de volume et d'embouts

Passons au nerf de la guerre : le son.

À la première écoute, j’avoue avoir été un peu surpris… et pas forcément en bien (notons qu'il s'agissait également du premier firmware 8A353, contre 8A357 désormais, Apple ne détaillant pas les changements apportés).

Les fréquences graves (des infra basses et le début des graves efficaces) sont assez nettement mises en avant, surtout à bas volume (c'est aussi la magie de l'audio moderne qui s'adapte aux conditions d'écoute), donnant une signature sonore un poil trop lourde à mon goût. En montant le son, le profil devient plus équilibré, mais on se retrouve alors avec un volume trop élevé pour une écoute quotidienne (point subjectif, évidemment).

L’explication vient en partie des nouveaux embouts, désormais avec une partie en mousse à l'intérieur du silicone. Leur isolation passive est excellente sans pour autant nuire au confort, ce qui améliore les performances de l’ANC mais implique également des basses plus présentes car le conduit auditif est mieux scellé.

Deux solutions dans mon cas :



Il s'agit donc d'une affaire de goût et de compromis. Ceux qui aiment les basses très présentes même à bas volume seront ravis, les amateurs de l'équilibre des AirPod Pro 2 devront bidouiller avec les embouts pour retrouver un son plus à leur goût.

Dans tous les cas, la scène sonore est large, les fréquences graves (même lorsque trop présentes à mon goût) ne sont pas boueuses et restent maîtrisées, sans envahir ou occulter le reste du spectre, et les aigus sont détaillés et cristallins, sans excès, et donc sans fatigue excessive sur de longues sessions d'écoute. Avec ces AirPods Pro, Apple s'éloigne un peu du bel équilibre des AirPods Pro 2 pour s'aventurer sur une écoute plus actuelle, qui devrait toutefois plaire à de nombreux utilisateurs.

Verdict : les meilleurs AirPods, mais pas parfaits

Les AirPods Pro 3 sont certainement les meilleurs écouteurs sans fil jamais conçus par Apple. Confort amélioré, certification IP57, autonomie en hausse, ANC et transparence de premier plan : difficile de leur reprocher grand-chose.

Pourtant, tout n’est pas parfait :



Reste qu’avec ces AirPods Pro 3, Apple propose aux utilisateurs de son écosystème les meilleurs écouteurs avec réduction de bruit active, notamment grâce à une intégration logicielle poussée (appairage instantané, partage audio, bascule entre appareils).

Si vous avez des AirPods Pro 1 ou 2 fatigués, le saut vers les AirPods Pro 3 se justifie largement. Les mélomanes pointilleux trouveront bien évidemment mieux ailleurs (dans ce cas, le top reste un modèle filaire) mais pour l’immense majorité, Apple signe une nouvelle fois une référence du marché.