Northvolt, l’entreprise suédoise spécialisée dans les batteries pour véhicules électriques, a donc déposé le bilan après avoir échoué à sécuriser de nouveaux financements. Malgré un soutien financier massif de 15 milliards de dollars provenant d’investisseurs comme Volkswagen, Goldman Sachs et BlackRock, la société n’a pas réussi à stabiliser ses finances. Elle était censée représenter l’alternative européenne face aux fabricants chinois comme CATL et BYD.
Des difficultés financières croissantes
Fondée en 2016 par d’anciens cadres de Tesla, Northvolt a connu des problèmes récurrents : coûts de production élevés, retards industriels et dépendance à des équipements chinois qui ont compliqué la montée en puissance de sa production. En 2023, ses pertes ont triplé pour atteindre 1,03 milliard de dollars. L’entreprise comptait sur une introduction en bourse pour lever des fonds supplémentaires, mais l’opération n’a pas abouti. La perte d’un contrat de 2 milliards d’euros avec BMW a aggravé la situation et précipité son effondrement.
Un secteur sous pression
Northvolt n’est pas un cas isolé. Le marché européen des véhicules électriques traverse une période complexe, avec un ralentissement de la demande et une forte concurrence des constructeurs chinois. Volkswagen envisage de fermer des usines en Allemagne, alors que Mercedes-Benz et Ford annoncent des suppressions de postes. La surcapacité mondiale en production de batteries a entraîné une baisse des prix, favorisant les acteurs ayant les coûts de fabrication les plus bas, principalement en Asie.
Quelles conséquences pour Northvolt et l’Europe ?
La faillite de Northvolt concerne ses activités en Suède, mais ses filiales en Allemagne et en Amérique du Nord ne sont, pour l’instant, pas incluses dans la procédure. Un administrateur judiciaire a été nommé pour organiser la vente des actifs et déterminer le sort de ces entités. En Amérique du Nord, l’avenir de son projet d’usine de batteries au Canada reste incertain, malgré un soutien public de 7 milliards de dollars.
Un coup dur pour l’indépendance européenne
L’Union européenne ambitionnait de réduire sa dépendance aux batteries asiatiques avec des acteurs comme Northvolt. La faillite de l’entreprise remet en question cette stratégie, d’autant plus que d’autres projets, comme Britishvolt au Royaume-Uni, ont connu des échecs similaires. Face à ces difficultés, l’UE pourrait être contrainte de revoir sa politique industrielle ou d’ouvrir davantage son marché aux fabricants étrangers pour garantir l’approvisionnement en batteries des constructeurs européens.
