La guerre de la voiture du futur se jouera-t-elle dans l'espace ? Le géant automobile chinois Geely (propriétaire de Volvo et Lotus) a lancé de nouveaux satellites pour sa propre constellation. L'objectif : offrir une connectivité ultra-précise à ses futures voitures autonomes.
Une constellation de satellites "maison"
Via sa filiale aérospatiale Geespace, le groupe Geely est en train de se constituer son propre réseau de satellites en orbite basse. Après un nouveau lancement réussi début août, la constellation compte désormais 41 satellites. L'objectif est d'atteindre 72 satellites d'ici la fin de l'année pour une couverture quasi-mondiale.
Cette démarche est unique au monde. Geely est aujourd'hui le seul constructeur automobile à développer et opérer son propre réseau de satellites.
À quoi ça va servir ?
L'objectif principal est de fournir aux futures voitures du groupe (Volvo, Polestar, Lotus, Zeekr...) une connectivité et une géolocalisation d'une précision centimétrique, bien supérieure à ce que permet le GPS actuel. C'est une brique technologique indispensable pour le développement de la conduite autonome de haut niveau.
Mais l'ambition de Geely ne s'arrête pas là. L'entreprise a déjà signé des partenariats avec des opérateurs télécoms dans plus de 20 pays pour proposer également des services d'internet par satellite et de connectivité pour l'Internet des Objets.
Le paradoxe Tesla / Starlink
Cette stratégie ultra-ambitieuse de Geely contraste avec celle de ses concurrents. D'autres constructeurs ont tenté par le passé de se lancer dans le satellite avant d'abandonner face aux coûts.
Le cas le plus paradoxal est celui de Tesla. Bien que dirigée par le même homme que SpaceX et son service Starlink, l'entreprise n'a jamais intégré de connexion satellite native dans ses voitures, se contentant des réseaux cellulaires classiques. Cela montre aussi à quel point le pari de Geely est audacieux.
On en dit quoi ?
C'est une démonstration de force et de vision à long terme impressionnante. Alors que certains constructeurs historiques peinent à gérer la transition vers l'électrique, Geely pense déjà à l'étape d'après : la voiture connectée et autonome. En maîtrisant non seulement le véhicule, mais aussi le réseau qui le connecte, le groupe chinois prend une longueur d'avance stratégique.
Cette situation est un copier-coller de ce qui s'est passé dans le monde des smartphones il y a une quinzaine d'années. Les anciens leaders ont sous-estimé les nouveaux venus et se sont fait balayer. Aujourd'hui, les constructeurs traditionnels sont les "Nokia" de 2025, et les géants chinois comme BYD ou Geely sont les nouveaux acteurs qui dictent le rythme. Et vous, un constructeur automobile qui possède son propre réseau de satellites, ça vous inspire confiance ?