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L’industrie automobile allemande a perdu 50 000 emplois en un an

Par Vincent Lautier - Publié le

C'est un signal d'alarme majeur pour l'économie européenne. L'industrie automobile allemande, longtemps considérée comme un fleuron, est en pleine crise. Selon une nouvelle étude, le secteur a supprimé plus de 50 000 emplois en seulement un an. Une situation qui pose une question simple mais brutale : l'âge d'or de l'automobile européenne, et des emplois qui vont avec, est-il terminé ?

L’industrie automobile allemande a perdu 50 000 emplois en un an


Une hémorragie qui s'accélère



Les chiffres, publiés par le cabinet d'audit EY, sont sans appel. Entre juin 2024 et juin 2025, l'industrie automobile allemande a perdu 51 500 emplois, soit une chute de près de 7% de ses effectifs.

Cette baisse représente à elle seule près de la moitié de l'ensemble des emplois industriels perdus en Allemagne sur la même période. Le phénomène semble d'ailleurs s'accélérer : depuis 2019, le secteur a perdu 112 000 emplois, dont près de la moitié au cours des douze derniers mois.

L’industrie automobile allemande a perdu 50 000 emplois en un an


Prise en étau entre la Chine et les États-Unis



Cette crise s'explique par plusieurs facteurs Les exportations vers les deux plus grands marchés mondiaux sont en chute libre. Vers la Chine, elles ont dévissé de 14%. Autrefois eldorado pour les marques allemandes, le marché chinois est désormais dominé par des constructeurs locaux bien plus compétitifs sur l'électrique.

Vers les États-Unis, les exportations ont baissé de près de 10%, plombées par les nouvelles taxes douanières de l'administration Trump.

L’industrie automobile allemande a perdu 50 000 emplois en un an


Les géants allemands lancent des plans d'économies



Face à cette situation, tous les grands noms de l'industrie allemande (Mercedes-Benz, Volkswagen, Audi, Porsche...) ont lancé des plans de restructuration et de réduction des coûts. Ces coupes se traduisent logiquement par des suppressions de postes, qui touchent en premier lieu les sites basés en Allemagne.

On en dit quoi ?



Ce que vit l'Allemagne n'est pas une simple crise conjoncturelle, mais bien une crise structurelle profonde. L'industrie automobile allemande a bâti sa domination mondiale sur la perfection du moteur à combustion. Mais elle a été trop lente et peut-être un peu arrogante dans sa transition vers la voiture électrique.

Aujourd'hui, les constructeurs allemands se font "disrupter" en direct par Tesla et, surtout, par les géants chinois comme BYD, qui sont plus agiles, plus innovants et moins chers. Ils sont désormais contraints de se restructurer dans la douleur pour tenter de rattraper un retard immense. Cette vague de licenciements n'est donc probablement que le début d'une transformation très douloureuse pour l'emploi dans le secteur.