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Gaz hilarant au volant : Darmanin veut saisir les véhicules et durcir les peines.

Par Vincent Lautier - Publié le

Le ministre de la Justice souhaite que le gaz hilarant soit inscrit sur la liste des produits stupéfiants. Cette annonce intervient après plusieurs accidents mortels impliquant des conducteurs sous l'emprise de cette substance, dont la mort d'un jeune homme de 19 ans à Lille début novembre.

Gaz hilarant au volant : Darmanin veut saisir les véhicules et durcir les peines.


Un classement réclamé après des drames



Gérald Darmanin a pris la parole ce vendredi 12 décembre sur BFMTV et RMC pour réclamer un durcissement de la législation. Le garde des Sceaux demande que le protoxyde d'azote soit vu comme la drogue et classé comme produit stupéfiant. Cette déclaration fait suite à sa rencontre, aux côtés du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez, avec la mère de Mathis, un jeune homme de 19 ans tué le 1er novembre à Lille. Le conducteur qui l'a percuté tentait de fuir la police et avait consommé du gaz hilarant. Autre drame récent : le 3 décembre à Alès, trois jeunes de 14 à 19 ans sont morts noyés après que leur voiture a raté un virage et terminé sa course dans une piscine. Des bonbonnes de protoxyde d'azote ont été retrouvées dans le véhicule.

Des mesures complémentaires sur la table



Au-delà du classement en stupéfiant, le ministre de la Justice souhaite également interdire explicitement la consommation au volant et permettre la saisie du véhicule en cas d'infraction. Darmanin veut aussi que la présence de protoxyde d'azote devienne une circonstance aggravante en cas d'accident mortel, en référence à la loi sur l'homicide routier promulguée en juillet dernier. De son côté, Laurent Nuñez a précisé sur RTL que même sans classement officiel en stupéfiant, le protoxyde d'azote serait traité comme une drogue dans certains usages détournés.

Gaz hilarant au volant : Darmanin veut saisir les véhicules et durcir les peines.


Une législation déjà en cours de renforcement



Le protoxyde d'azote n'est pas nouveau dans le viseur des autorités. Depuis 2021, sa vente aux mineurs est interdite, de même que sa commercialisation dans les bars et bureaux de tabac. Une proposition de loi transpartisane, déposée en novembre 2024 et adoptée par le Sénat en mars 2025, prévoit d'étendre l'interdiction de vente à tous les particuliers à partir du 1er janvier 2026. Seuls certains professionnels pourront s'en procurer. Le gaz hilarant est devenu la troisième substance la plus consommée par les jeunes après l'alcool et le tabac, avec des risques sanitaires majeurs : lésions neurologiques, troubles cardiovasculaires, voire décès par asphyxie.

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On en dit quoi ?



Cette volonté d'aller plus loin dans la répression montre une prise de conscience face à un phénomène qui explose chez les jeunes. Par contre, classer le protoxyde d'azote comme stupéfiant soulève des questions pratiques : comment contrôler un produit qui reste en vente libre pour des usages légitimes en cuisine ou en médecine ? Dans tous les cas, je ne vous cache pas que si mon parking pouvait cesser de devenir un spot à protoxyde, je ne serais pas mécontent. C'est aussi un phénomène très répandu dans votre ville ?