Actualité

Divers

Nvidia a une solution pour plaire à Donald Trump (pas avant un an)

Par Laurence - Publié le

Nvidia rapatrie une partie de ses activités sur le sol américain. Une première pour l’entreprise, qui ne possède pourtant aucune usine. Jensen Huang, le patron de Nvidia, a annoncé ce week-end que la société allait concevoir ses futures puces dédiées à l’intelligence artificielle directement depuis les États-Unis.

Nvidia


Pas d’usines, mais des partenaires stratégiques



Cette décision constitue un virage stratégique pour le géant californien, qui s’est jusqu’ici appuyé sur des partenaires asiatiques pour l’essentiel de sa production. Les moteurs de l’infrastructure mondiale de l’IA sont construits aux États-Unis pour la première fois, s’est félicité le CEO.

L’objectif est de répondre plus rapidement à la demande croissante en super-calculateurs et en puces IA, tout en consolidant une chaîne d’approvisionnement fragilisée par les tensions géopolitiques.

Nvidia a une solution pour plaire à Donald Trump (pas avant un an)


Contrairement à Intel ou AMD, Nvidia n’a jamais fabriqué ses propres puces. Pour mettre en œuvre cette nouvelle stratégie, l’entreprise s’appuiera sur ses partenaires de longue date, TSMC, Foxconn et Wistron, qui ne sont pas vraiment étranger au monde d'Apple. Ces derniers développent actuellement de nouvelles usines aux États-Unis : TSMC construit une méga-usine en Arizona (depuis des années), Foxconn prévoit une implantation à Houston et Wistron s’installera du côté de Dallas

Certaines opérations de packaging et de test auront également lieu localement. Nvidia évoque une mise en production dans un délai de 12 à 15 mois, avec un investissement estimé à 500 millions de dollars pour soutenir cette implantation.

L’ombre d’un dîner à un million de dollars



Derrière cette annonce stratégique se cache aussi une manœuvre politique. Selon la radio publique américaine NPR, Jensen Huang aurait participé à un dîner privé à Mar-a-Lago avec Donald Trump, pour un montant d’un million de dollars par place.

L’objectif de Nvidia aurait été de convaincre la Maison Blanche de ne pas interdire l’exportation de sa puce H20 vers la Chine. Moins puissante que les versions occidentales, cette puce est aujourd’hui essentielle à plusieurs IA chinoises, comme Deepseek. Une interdiction pure et simple aurait mis en péril une part significative du chiffre d’affaires du groupe.

Nvidia H20


Un coup politique pour Donald Trump



Pour Donald Trump, cette délocalisation partielle est un nouveau symbole de sa stratégie de rapatriement industriel. En quelques semaines, l’ancien président a plutôt bien réussi son coup. Microsoft a annoncé 80 milliards de dollars dans des centres de données IA. OpenAI s’est associé à Softbank et Oracle pour le projet Stargate à 500 milliards de dollars

Avec Nvidia, il peut désormais ajouter une nouvelle victoire à son tableau de chasse technologique. Reste à savoir si la gravure des puces -élément clé de leur puissance- sera bien assurée aux États-Unis ou toujours déléguée aux fonderies taïwanaises.