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Le Qatar va offrir un nouvel Air Force One de luxe à Trump, et ça pose problème

Par Vincent Lautier - Publié le

Le Qatar propose d’offrir un Boeing 747 de luxe à l’administration Trump pour en faire un Air Force One provisoire. L’avion serait ensuite transféré à la fondation présidentielle de Trump. L’accord suscite déjà un débat juridique et politique sur l’influence étrangère et la légalité d’un tel don.

Le Qatar va offrir un nouvel Air Force One de luxe à Trump, et ça pose problème


Un Boeing 747 qatari pour remplacer Air Force One



Donald Trump pourrait bientôt voler à bord d’un « palais volant ». Le Qatar propose à l’administration américaine un Boeing 747-8 de luxe, estimé à 400 millions de dollars, pour être utilisé temporairement comme Air Force One. Ce jet, aménagé par la famille royale qatarie, serait ensuite transféré à la fondation du futur musée présidentiel de Trump. Du jamais vu pour un cadeau étranger de cette ampleur. L’annonce devrait survenir lors du déplacement de Trump au Qatar, mais pas d’emballement pour autant : plusieurs responsables affirment qu’aucune remise officielle n’aura lieu cette semaine.

Le Qatar va offrir un nouvel Air Force One de luxe à Trump, et ça pose problème


Retards de Boeing et solution alternative



La flotte actuelle d’Air Force One repose sur deux Boeing 747-200 en service depuis plus de 30 ans. Leur remplacement, confié à Boeing en 2018, accumule les retards, avec une livraison désormais attendue après 2027. Frustré par ces délais, Trump a sollicité Elon Musk pour accélérer le processus, sans succès. Le 747 qatari représenterait donc une solution immédiate pour satisfaire le président, qui souhaite disposer d’un appareil à la hauteur avant la fin de son second mandat. Le retrofit militaire serait pris en charge par l’entreprise L3Harris Technologies une fois l’avion officiellement transféré à l’Air Force.

Un cadeau légal, mais politiquement délicat



Sur le plan juridique, la Maison Blanche affirme que le processus respecte le cadre légal. Le don est d’abord destiné au Département de la Défense, et non directement au président. L’appareil serait ensuite légué à la Trump Library Foundation avant 2029. Les juristes du gouvernement, dont l’avocate générale Pam Bondi, affirment que cela n’enfreint ni la clause sur les émoluments, ni les lois anticorruption. Mais l’idée que Trump puisse potentiellement utiliser l’avion après sa présidence provoque l’indignation de plusieurs élus démocrates, qui y voient un contournement manifeste de l’éthique présidentielle.

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Doutes sur l’éthique et appels à enquête



Des élus comme Jamie Raskin ou Chuck Schumer réclament une enquête parlementaire. Ils estiment que le don, même indirect, enfreint la Constitution sans l’aval du Congrès. D’autant plus que Trump entretient des liens économiques récents avec le Qatar, où son groupe prévoit d’ouvrir un nouveau complexe hôtelier de luxe. Pour l’instant, la Maison Blanche persiste à présenter l’accord comme transparent. Mais l’affaire relance le débat sur l’imbrication des affaires personnelles et de la fonction présidentielle.