Donald Trump salue un "reset total" des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine après une première journée de discussions à Genève. Aucun accord définitif pour le moment, mais les deux camps évoquent une volonté de désescalade dans ce conflit douanier qui paralyse le commerce mondial.
Une guerre commerciale qui asphyxie les échanges
Depuis février, les États-Unis et la Chine s’affrontent à coups de hausses tarifaires massives : 145 % imposés par Washington, 125 % en riposte côté Pékin. Résultat : près de 600 milliards de dollars de commerce annuel sont à l’arrêt, les chaînes logistiques sont désorganisées, et la pression sur l’économie mondiale fragilise de nombreuses entreprises. Les États-Unis dénoncent un modèle économique chinois trop fermé et subventionné, alors que la Chine dénonce une "utilisation irresponsable des droits de douane". Dans ce contexte, les négociations en cours à Genève apparaissent comme une tentative de désamorcer une situation devenue clairement explosive.
Un premier contact
Les pourparlers ont réuni le secrétaire au Trésor Scott Bessent, le représentant au commerce Jamieson Greer, et le vice-Premier ministre chinois He Lifeng. Après plus de dix heures de discussions dans une villa diplomatique suisse, aucun communiqué officiel n’a encore été publié. Pourtant, Donald Trump s’est déjà montré optimiste sur Truth Social, et évoque "de grands progrès" et un "reset négocié dans un climat constructif". Rien de spécifique n’a filtré sur les concessions envisagées de part et d’autre, mais les deux camps semblent vouloir maintenir un canal de communication ouvert au moins jusqu’au lundi.
Les États-Unis misent sur un rapport de force
L’administration Trump conditionne toute baisse des droits de douane à des engagements clairs de la Chine. Objectifs affichés : réduction du déficit commercial (295 milliards de dollars) et meilleure ouverture du marché chinois aux entreprises américaines. Trump a évoqué un abaissement des tarifs à 80 %, mais uniquement si Pékin fait des concessions, en particulier sur le problème du fentanyl. En parallèle, Washington continue d’imposer ses droits élevés la plupart de ses partenaires commerciaux, tout en utilisant les revenus douaniers pour soutenir sa politique fiscale intérieure. La stratégie reste donc offensive, même si elle cherche une petite porte de sortie.
Un désengagement progressif ?
Côté chinois, la ligne est plus prudente. Pékin affirme avoir accepté les négociations à la demande des États-Unis et ne prévoit aucune concession unilatérale. Officiellement, la Chine rejette les méthodes de Trump mais considère les discussions utiles pour éviter une nouvelle escalade. Plusieurs analystes estiment qu’un abaissement progressif des tarifs sous les 60 % pourrait relancer partiellement les échanges. En attendant les investisseurs restent dans le flou. Le mot d’ordre est toujours le même : prudence. Les pourparlers s’apparentent davantage à une première étape qu’à une sortie de crise.
Des enjeux économiques mondiaux
Les conséquences de ce bras de fer sino-américain dépassent le cadre bilatéral. L’industrie, la distribution et les marchés mondiaux sont tous directement affectés. Certaines entreprises américaines tentent déjà de contourner les tarifs en passant par l’Asie du Sud-Est. En Chine, les autorités préparent des aides ciblées pour amortir le choc sur les exportateurs. Les économistes préviennent : même avec une baisse à 80 %, les tarifs resteraient trois fois plus élevés qu’avant la crise. Et sans accord structurel, cette instabilité pourrait durer jusqu’à la fin de 2025.