Plus d’une dizaine de suspects ont été arrêtés lundi 26 mai dans le cadre de deux affaires d’enlèvement ciblant des proches d’entrepreneurs du secteur crypto. Les victimes auraient bien été ciblées pour leur lien avec des fortunes réalisées dans les monnaies numériques.
La BRB
Des attaques ciblées contre les proches d’entrepreneurs crypto
Les services de la Brigade de répression du banditisme (la BRB) ont interpellé plus d’une dizaine de personnes à Suresnes et en Loire-Atlantique, dans deux dossiers distincts mais au profil similaire. Le premier concerne l’enlèvement du père d’un entrepreneur crypto, le second, une tentative de rapt visant la fille d’un autre acteur majeur du secteur. Selon France Inter et Le Parisien, les suspects, dont deux mineurs, présentent des profils jeunes, violents, et potentiellement recrutés via les réseaux sociaux.
Torture, séquestration et rançon : un mode opératoire rodé
Le 1er mai, un homme est enlevé à Paris par un commando cagoulé. Séquestré deux jours dans un pavillon à Palaiseau, il sera libéré après un assaut de la BRI. Un doigt sectionné, une vidéo à l’appui, et une demande de rançon chiffrée entre 5 et 7 millions d’euros : les ravisseurs en voulaient au patrimoine de son fils, actif dans les cryptomonnaies. Cinq suspects, âgés de 18 à 26 ans, ont été mis en examen le 7 mai. Cette affaire a ravivé la crainte d’une criminalité structurée ciblant le monde crypto.
Deuxième tentative, même logique
Le 13 mai, nouvelle alerte. Cette fois, la cible est la fille de Pierre Noizat, fondateur de Paymium, plateforme d’échange de bitcoins. Enceinte, elle est prise pour cible par quatre individus masqués. L’intervention de son compagnon et de passants met en fuite les agresseurs. Une arme factice est retrouvée sur les lieux. L’attaque a lieu en plein Paris, à une heure de forte affluence, et est filmée par des riverains. Un signal de plus que les auteurs de ces crimes n’ont plus peur de rien.
Depuis janvier, cinq affaires similaires ont été recensées. Le parquet de Paris n’exclut pas un lien entre ces différents cas. Les enquêteurs évoquent une possible organisation criminelle à la structure souple, avec des exécutants recrutés en ligne pour des missions ponctuelles. Les victimes, elles, sont ciblées en fonction de leur notoriété dans la sphère crypto. Le ministère de l’Intérieur a déjà engagé des discussions avec des acteurs du secteur pour renforcer leur sécurité.