C'est une surprise que personne n'attendait. Dix ans après son dernier modèle, Sony a annoncé hier la sortie du RX1R III, une nouvelle version de son appareil photo compact "premium" à capteur plein format. Au programme, un capteur de 61 Mpx et un autofocus IA, mais aussi un prix qui pique : 4899 €.
Un capteur et un autofocus de "pro"
La fiche technique de ce nouveau boîtier est impressionnante. Il embarque le même capteur plein format de 61 mégapixels que les modèles professionnels haut de gamme de la marque, comme l'Alpha 7R V. Il est accompagné du dernier processeur Bionz XR et d'une puce dédiée à l'IA.
Cette combinaison lui permet de bénéficier du système d'autofocus ultra-performant de Sony, capable de reconnaître et de suivre en temps réel non seulement les humains (corps, tête, yeux), mais aussi les animaux, les insectes ou même les voitures et les trains.
La même optique qu'il y a 10 ans
C'est le point qui fait un peu tiquer. Malgré cette débauche de technologie interne, l'appareil est équipé de la même optique que le modèle de 2015 : un objectif fixe Zeiss Sonnar T* de 35mm f/2.
Même si cet objectif est réputé pour son excellente qualité, c'est un choix surprenant. Pour faire passer la pilule, Sony a fait quelques compromis sur le design pour alléger l'ensemble : l'écran arrière, par exemple, est désormais fixe et ne peut plus s'incliner.
Un prix qui le place face à Leica
Le retour de cette gamme se fait au prix fort. Annoncé à 4899 €, le RX1R III est bien plus cher que son prédécesseur (3300 € en 2015). Une augmentation qui n'est pas due qu'à l'inflation.
À ce tarif, il ne se positionne plus comme un simple compact expert, mais comme un véritable produit de luxe, en concurrence directe avec des appareils comme le Leica Q3 ou le très bon Fujifilm GFX100RF.
On en dit quoi ?
Sony tente un pari audacieux. En profitant de la hype actuelle pour les appareils compacts "premium", la marque ressuscite une de ses gloires passées en y intégrant sa toute dernière technologie de capteur et de mise au point. Mais le mariage d'une électronique de 2025 avec une optique de 2015 est un peu étrange.
Surtout, ce positionnement tarifaire le place sur un marché de niche, celui des passionnés très fortunés. C'est une stratégie qui rappelle celle d'Apple avec certains de ses produits, comme le Mac Pro : on crée un objet "ultime", sans compromis, pour un marché très restreint, avec un prix qui semble déconnecté de la réalité, et qui en plus, a tendance a mal vieillir parfois. Le problème pour Sony, c'est que pour ce prix, on peut s'acheter un boîtier hybride avec le même capteur et plusieurs objectifs excellents. Et selon vous, un appareil photo compact à près de 5000 €, c'est de la folie ou ça peut se justifier ?
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