Le grand dépeçage de SFR a commencé. Selon Le Figaro, les dirigeants d'Orange, Free et Bouygues Telecom ont entamé les négociations pour se partager les restes de l'opérateur. Premier point de friction : l'appétit de Xavier Niel, qui voudrait récupérer l'intégralité de la marque RED by SFR.
Le gâteau SFR est sur la table
Vous le savez, le principal obstacle à la vente de SFR a été levé. Un tribunal vient de valider le plan de restructuration de la dette d'Altice France, la maison-mère de l'opérateur. La voie est donc libre pour un démantèlement et un retour du marché français à trois grands acteurs.
Les grandes manœuvres ont déjà commencé. Tout au long du mois de juillet, les états-majors des trois concurrents se sont rencontrés pour discuter du partage des actifs : les 19 millions de clients mobiles, les 6 millions d'abonnés fixes, le réseau, mais aussi les 300 boutiques et les 8 000 salariés.
Free veut tout RED, Bouygues dit non
Sans surprise, les négociations butent déjà sur plusieurs points. Le plus sensible concerne RED by SFR, la marque "low-cost" de l'opérateur, qui est de loin son actif le plus convoité.
Selon les informations du Figaro, Free aurait mis sur la table une proposition radicale : récupérer l'intégralité de la marque RED, ainsi qu'une partie des clients premium de SFR. Une ambition qui a été très mal reçue par Bouygues Telecom, qui verrait d'un très mauvais œil son principal concurrent devenir aussi puissant sur le marché de l'entrée de gamme.
Les autres patates chaudes
D'autres sujets posent problème. Bouygues, qui partage une partie de son réseau mobile avec SFR, ne veut pas se retrouver à payer seul la facture et demande une compensation aux deux autres.
Autre point noir : personne ne veut des 300 boutiques physiques de SFR, ce qui fait craindre une casse sociale importante pour les salariés. Les discussions reprendront à la rentrée.
On en dit quoi ?
Si tous les opérateurs sont d'accord sur une chose, c'est que le retour à trois acteurs est une bonne nouvelle... pour eux. Moins de concurrence, c'est la promesse de pouvoir enfin remonter les prix des forfaits, qui sont parmi les plus bas d'Europe.
Pour les consommateurs, la perspective est bien moins réjouissante. On se souvient du "monde d'avant" Free, où les trois opérateurs historiques s'entendaient sur les prix. On a un peu l'impression d'assister en direct à la fin de la récréation sur le marché des télécoms français. Il faudra voir si Free garde son même positionnement agressif dans les années à venir, après la vente. Et vous, un retour à trois opérateurs mobiles en France, ça vous inquiète un peu pour le prix de vos forfaits ?
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