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Verily, la filiale santé de Google, abandonne les objets connectés pour l’IA

Par Vincent Lautier - Publié le

Nouveau virage stratégique pour Verily, la filiale "santé" d'Alphabet (la maison-mère de Google). L'entreprise a annoncé hier qu'elle mettait fin à son programme d'appareils médicaux connectés et procédait à des licenciements. L'objectif : concentrer toutes ses ressources sur l'intelligence artificielle.

Verily, la filiale santé de Google, abandonne les objets connectés pour l’IA


La fin des "gadgets" santé



Dans un mémo interne révélé par Business Insider, le PDG de Verily, Stephen Gillett, a annoncé la "décision difficile" d'arrêter complètement le programme "Devices". Cette division était responsable du développement de tous les produits matériels de l'entreprise, comme sa montre pour les essais cliniques ou son projet (hélas avorté) de lentilles de contact pour diabétiques.

Cette décision s'accompagne d'une nouvelle vague de licenciements, dont le nombre n'a pas été communiqué.

Verily, la filiale santé de Google, abandonne les objets connectés pour l’IA


Objectif : tout miser sur l'IA



Cet abandon du matériel s'inscrit dans une stratégie plus large de "recentrage" de l'entreprise. Verily veut désormais se concentrer sur sa "plateforme de santé de précision, ses données et sa stratégie IA". En d'autres termes, fini le matériel coûteux, place au logiciel et à l'intelligence artificielle, des domaines jugés plus rentables.

Ce virage est aussi la conséquence de la pression exercée par la maison-mère, Alphabet, qui a entamé depuis plus d'un an une politique drastique de réduction des coûts. Tous les projets qui ne sont pas directement liés à l'IA, le nouveau cheval de bataille de Google, sont progressivement mis de côté.

Verily, la filiale santé de Google, abandonne les objets connectés pour l’IA


Vers l'indépendance de Verily



Ces mesures de restructuration cherchent aussi à atteindre un objectif à plus long terme : rendre Verily financièrement autonome pour, un jour, la séparer complètement de Google et en faire une entreprise indépendante.

L'entreprise a d'ailleurs déjà vendu sa branche assurance plus tôt cette année, et a revu à la baisse les grilles de salaires de ses employés pour s'aligner sur le secteur de la santé, et non plus celui de la tech.

On en dit quoi ?



C'est un "pivot" classique pour une entreprise qui, malgré des projets de recherche fascinants, n'a jamais vraiment réussi à trouver un modèle économique viable pour ses produits matériels. Le passage à une plateforme logicielle basée sur l'IA est une stratégie bien moins risquée et plus en phase avec l'obsession actuelle d'Alphabet.

Cette décision est un nouvel exemple de la brutalité avec laquelle la maison-mère de Google est en train de faire le ménage dans ses filiales. Sous la pression de la course à l'IA, tous les projets "secondaires", même les plus ambitieux, sont sacrifiés sur l'autel de la rentabilité. C'est la fin de l'ère des expérimentations à gogo chez Google, et le début d'une phase de rationalisation beaucoup plus terre à terre.