Nouvelle offensive commerciale ou coup d’éclat politique ? Apparemment, Donald Trump préparerait un nouveau plan pour imposer des droits de douane sur les appareils électroniques importés proportionnels au nombre de puces qu’ils contiennent. Cette mesure pourrait bouleverser l’équilibre mondial des chaînes d’approvisionnement.
Le retour de la menace fiscale...
La guerre des semi-conducteurs entre Washington et ses partenaires étrangers semble loin de s’apaiser. Selon Reuters, l’administration Trump étudie un système de taxation inédit : calculer les droits de douane non pas en fonction de la valeur globale d’un produit, mais en fonction du nombre de puces électroniques qu’il embarque. Smartphones, ordinateurs portables, tablettes et autres appareils connectés seraient directement concernés.
Dès les premiers épisodes du conflit commercial avec Pékin, les smartphones et ordinateurs avaient été épargnés par les hausses tarifaires. L’ex-président avait alors promis qu’il s’agissait d’une exemption temporaire. En avril dernier, il avait déjà annoncé vouloir appliquer une taxe de 100 % sur les semi-conducteurs importés, avant de reculer (repartir, revenir, etc).
Quelques semaines plus tard, les États-Unis ont pris une participation de 10 % dans Intel, tout en réaffirmant leur volonté de rapatrier la production de puces. Le Wall Street Journal rapportait encore récemment que la Maison-Blanche envisageait d’obliger les fabricants américains à égaler le volume de puces importées sous peine de pénalités.
Un calcul basé sur la "densité en puces"
Toujours, selon Reuters, le plan étudié par le département du Commerce consisterait à imposer un pourcentage de taxe proportionnel à la valeur estimée des semi-conducteurs contenus dans chaque appareil étranger. En pratique, plus un produit contient de puces (smartphones premium, ordinateurs haut de gamme, serveurs...), plus la taxe sera élevée.
Mais, ce mécanisme pourrait pénaliser non seulement les fabricants étrangers comme Samsung, TSMC ou Xiaomi, mais aussi des entreprises américaines qui s’appuient sur des chaînes d’approvisionnement mondiales (devinette : en cinq lettres, cela commence par un A et finit par un E).
Comme l’a rappelé l’économiste Michael Strain, ce type de dispositif risque même de renchérir le prix d’appareils assemblés aux États-Unis, puisque leurs composants importés seraient eux aussi touchés.
Apple en première ligne
Apple, qui dépend massivement de la production asiatique pour ses iPhone, Mac et iPad, se retrouverait directement impactée. Tim Cook a tenté de jouer l’apaisement en multipliant les gestes de bonne volonté à l’égard de la Maison-Blanche, mais la menace tarifaire plane toujours. Mais on est confiant en ses capacités pour trouver encore une exception à la règle.
Pour l’heure, rien n’est encore arrêté : la mesure n’a pas été confirmée officiellement et pourrait évoluer dans les semaines à venir. Mais si ce scénario devait se concrétiser, il risquerait d’alourdir considérablement la facture des consommateurs américains et d’attiser encore un peu plus les tensions commerciales mondiales.
