Après quelques rumeurs et incertitudes,Donald Trump a confirmé que l’administration américaine prendra une participation de 10 % au sein d'Intel. Cette annonce a été faite depuis la Maison-Blanche lors d’une conférence liée à la... Coupe du monde, et intervient après deux semaines de rebondissements autour de Lip-Bu Tan.
Un climat ultra-tendu
Il y a deux semaines environ, Donald Trump réclamait publiquement la démission de Lip-Bu Tan, en raison de liens hautement conflictuels avec la Chine. Avant d’arriver chez Intel, ce dernier dirigeait Cadence Design Systems, une société récemment poursuivie par le département de la Justice pour avoir vendu des technologies sensibles à une université militaire chinoise.
Mais une rencontre organisée à la Maison-Blanche a visiblement calmé les tensions. Après l’entretien, Donald Trump a diamétralement changé d'opinion sur le CEO et a loué son parcours sur Truth Social, affirmant vouloir passer du temps ensemble pour discuter de projets communs. Ces discussions ont débouché sur l’accord annoncé aujourd’hui et confirmé par Intel.
Les détails de cette participation
Lors de sa déclaration, Donald Trump a expliqué avoir proposé que les États-Unis détiennent 10 % d’Intel afin de redonner à l’entreprise sa place de leader mondial des semi-conducteurs.
Quelques heures plus tard, Intel a publié un communiqué confirmant les détails : 9,9 % du capital vont être acquis par le gouvernement américain pour un montant de 8,9 milliards de dollars (soit 20,47 dollars par action).
Enfin le financement sera assuré par les fonds restants du CHIPS and Science Act (5,7 milliards de dollars) et du programme Secure Enclave (3,2 milliards de dollars). Intel a précisé que cette participation serait purement passive, sans représentation au conseil d’administration, ni droits de vote particuliers.
Quel impact pour cette stratégie de participation publique ?
Dans son allocution, le président des Etats-Unis a insisté sur l’importance stratégique des semi-conducteurs et critiqué la dépendance d’Intel vis-à-vis de la production à l’étranger, notamment à Taïwan. Il a évoqué -à nouveau- la possibilité d’appliquer de lourds droits de douane pour décourager ces délocalisations.
Il a également laissé entendre que d’autres entreprises technologiques pourraient, à l’avenir, faire l’objet de prises de participation similaires par le gouvernement. Sans toutefois nommer de sociétés précises. À Wall Street, l’annonce a été très bien accueillie -les places ne se satisfaisant guère de solutions tièdes. L’action Intel a progressé de près de 6 % en clôture, preuve que les investisseurs perçoivent ce soutien gouvernemental comme un gage de stabilité pour le fondeur, qui reste en difficulté face à Nvidia et TSMC.