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Rachat de SFR : que risquent vraiment les abonnés en cas de vente ?

Par Vincent Lautier - Publié le

Alors qu'Orange, Bouygues Telecom et Free tentent de racheter SFR, les 25 millions d’abonnés de l’opérateur s’interrogent. Migration, hausses de prix, continuité de service : l’incertitude domine. Retour sur une opération toujours en suspens, mais qui pourrait bien bouleverser le paysage télécom en France.

Rachat de SFR : que risquent vraiment les abonnés en cas de vente ?


Trois rivaux, une cible : SFR



Le 14 octobre, Orange, Bouygues Telecom et Free ont déposé une offre conjointe de 17 milliards d’euros pour racheter SFR, deuxième opérateur français. Le groupe Altice, propriétaire de SFR et criblé de dettes, a rapidement rejeté l’offre, mais le dossier reste ouvert. Les trois opérateurs entendent se partager les actifs à hauteur de 43 % pour Bouygues, 30 % pour Free et 27 % pour Orange. Derrière cette manœuvre, ce sont surtout les 25 millions de clients de SFR qui sont ciblés. Et pour eux, les conséquences sont encore floues.

Rachat de SFR : que risquent vraiment les abonnés en cas de vente ?


Des abonnés dans l’attente



Aujourd’hui, 19,3 millions d’abonnés mobiles et 6,1 millions d’abonnés fixe chez SFR se retrouvent dans un flou total. Si le rachat finit par être accepté, ils seront progressivement répartis entre les trois acheteurs. Aucun détail n’a filtré sur les modalités de cette répartition. Pas de choix possible a priori pour les abonnés, mais une promesse claire : continuité de service. Les opérateurs assurent que les contrats en cours seront respectés. Rien ne se fera avant plusieurs mois, voire années, le temps que l’Autorité de la concurrence et l’Arcep donnent leur feu vert.

Des prix sous surveillance



L’un des grands enjeux reste le prix des forfaits. Le gouvernement comme les régulateurs européens surveillent de près cette opération. Le ministre de l’Économie a rappelé que les prix français sont parmi les plus bas au monde et qu’il s’agit d’un acquis à préserver. Pourtant, certains craignent qu’un marché réduit à trois acteurs favorise une hausse progressive des tarifs. L’exemple autrichien (fusion Hutchison-Orange en 2014) montre que ce risque est réel. Même si Free clame haut et fort qu’il ne touchera pas à ses forfaits à 2 € ou 19,99 €, la fin de la guerre des prix est une hypothèse sérieuse.

Migration et stabilité promises



En cas de rachat, les clients SFR basculeraient vers les offres des nouveaux opérateurs, probablement équivalentes à celles qu’ils ont aujourd’hui. Ce type de transition s’est déjà produit, sans incident majeur, comme lors du rachat de La Poste Mobile par Bouygues en 2024. Pas de changement de carte SIM, pas de coupure de service. Mais la prudence reste de mise : dans la réalité, tout dépendra de l’accord final et des stratégies commerciales post-transaction.

Rachat de SFR : que risquent vraiment les abonnés en cas de vente ?


On en dit quoi ?



Même refusée, l’offre de rachat de SFR ne semble pas enterrée. Patrick Drahi joue la montre, sans doute pour faire grimper les enchères. Mais le scénario d’une cession semble inévitable. Pour les clients, l’enjeu n’est pas seulement de savoir chez quel opérateur ils atterriront, mais à quel prix et avec quelle qualité de service. Le risque de voir les tarifs remonter si le marché passe de quatre à trois grands acteurs est réel. Pour l’instant, pas de panique à avoir, mais il va falloir rester attentif. Les abonnés SFR feraient bien de suivre de près cette partie de poker entre géants des télécoms.