Malgré ses efforts pour retenir ses abonnés, SFR continue de perdre du terrain. L’opérateur a vu son parc clients reculer de 34 000 lignes au deuxième trimestre 2025 – moitié sur le fixe, moitié sur le mobile – alors même qu’il misait sur une embellie pour préparer sa vente. Une panne réseau en juin est venue accentuer l’érosion, rappelant la fragilité de la dynamique retrouvée en début d’année.
Des résultats financiers sous pression
La situation se reflète dans les comptes. Sur les trois derniers mois, le chiffre d’affaires a chuté de 9,1 %, à 2,3 milliards d’euros, tandis que l’Ebitda s’est contracté de 10,8 %, à 801 millions d’euros. Cette baisse est plus rapide que celle du revenu, qui s’expliquerait en partie par les migrations vers les offres à bas prix de RED by SFR et par des promotions massives destinées à éviter des vagues de résiliation.
Face à la concurrence acharnée et à la guerre des prix, SFR a tenté de revoir son approche commerciale. Les promotions sur le fixe ont été lissées pour réduire les hausses tarifaires brutales au bout d’un an, ce qui a permis de limiter les résiliations dites du treizième mois.
Cette démarche est saluée par certains observateurs, mais elle est insuffisante, surtout dans un contexte d'incertitude. Si les pertes restent contenues, les analystes s’inquiètent de la solidité du portefeuille d’abonnés. Dans la perspective d’une consolidation du secteur, cette dépendance aux promos interroge : comment valoriser une base clients dont une partie pourrait se volatiliser dès la fin des ristournes ?
Entre vente et restructuration
SFR reste focalisé sur son agenda financier. La cession de sa co-entreprise de tours mobiles (Infracos) avec Bouygues Telecom doit être finalisée d’ici fin 2025, générant 480 millions d’euros pour réduire sa dette colossale. Le 1er octobre, l’opérateur devrait aussi engager sa restructuration judiciaire, sauf rebondissement.
En attendant, SFR tente de maintenir le cap : une clientèle stabilisée mais fragilisée, des promotions coûteuses, et des résultats financiers en recul. Une équation difficile pour habiller la mariée, comme ironisent les analystes, alors que la vente de l’opérateur approche à grands pas.
