Actualité

Divers

Faut-il craindre MAX, l'application de messagerie russe ?

Par Laurence - Publié le

La pression numérique s’accentue en Russie. Le 28 novembre, le régulateur Roskomnadzor a menacé de bloquer entièrement WhatsApp sur le territoire si l’application de Meta ne se conforme pas aux exigences russes en matière de partage d’informations avec les forces de l’ordre. L'escalade continue dans un bras de fer qui a débuté cet été — et qui, selon de nombreux observateurs, vise avant tout à pousser la population vers MAX, la nouvelle messagerie souveraine développée par VK.

MAX Russie WhatsApp


WhatsApp dans le viseur : une menace de blocage total



Depuis août, Moscou limite déjà certaines fonctionnalités de WhatsApp et Telegram, accusant les plateformes étrangères de ne pas collaborer suffisamment dans les enquêtes liées aux fraudes ou au terrorisme.

Vendredi, Roskomnadzor a durci le ton, en indiquant que le service de messagerie continue de ne pas respecter la législation russe, il sera complètement bloqué. WhatsApp a immédiatement répliqué, accusant Moscou de vouloir empêcher des millions de Russes d’accéder à des communications sécurisées.

Faut-il craindre MAX, l'application de messagerie russe ?


MAX, l’alternative souveraine soutenue par l’État



Derrière cette pression croissante, un objectif désormais évident : promouvoir MAX, une messagerie lancée récemment par le groupe VK (VKontakte), au cœur de l’écosystème numérique russe. L’application revendique déjà près de 50 millions d’utilisateurs — un chiffre impressionnant, largement dopé par la campagne de communication officielle et les menaces pesant sur les services concurrents.

MAX n’est pas seulement une messagerie. VK la présente comme une superapp (un peu comme ce qu'Elon Musk voudrait faire avec X) : conversations chiffrées (selon l’éditeur), paiements, services administratifs, réseaux sociaux intégrés, fonctionnalités de streaming et de commerce. Ce modèle semble calqué sur les ambitions chinoises (WeChat, Alipay).

Faut-il craindre MAX, l'application de messagerie russe ?


Un outil de surveillance ?



Les autorités russes affirment que MAX répond aux besoins de sécurité numérique nationale. Mais pour de nombreux experts indépendants, l’application pourrait devenir un outil de surveillance de masse.

Les inquiétudes tiennent à plusieurs facteurs : VK est historiquement proche du pouvoir ; les données des utilisateurs sont stockées en Russie et soumises aux lois locales ; et enfin, les services de sécurité (FSB) disposent de mécanismes d’accès privilégiés aux plateformes numériques russes via les obligations SORM.

L’identité de la direction de VK pourrait bien renforcer ces craintes : l’entreprise est en effet dirigée par Vladimir Kirienko, fils de Sergueï Kirienko, numéro deux de l’administration présidentielle et proche de Vladimir Poutine. La presse (d’État) rejette totalement ces accusations, les qualifiant de fausses narrations occidentales.

Faut-il craindre MAX, l'application de messagerie russe ?


Une étape majeure dans la souveraineté numérique russe



Si WhatsApp venait à être interdit, la Russie franchirait une étape symbolique avec la disparition d’un des derniers services occidentaux massivement utilisés dans le pays. Elle imposerait aussi un outil national contrôlable, ce qui augmenterait la dépendance aux services numériques étatiques. Dans un contexte de tensions géopolitiques et de sanctions, Moscou accélère ainsi son projet de splinternet, cette fragmentation du Web en zones d’influence politico-technologiques.

La montée en puissance de MAX rappelle celle d’autres services imposés récemment en Russie, notamment RuStore (alternative au Google Play Store) ou RuTube (alternative à YouTube). L’adoption, bien que massive sur le papier, semble en partie résultée de campagnes officielles, préinstallations obligatoires sur smartphones, ou encore de restrictions ciblant les plateformes concurrentes. Il reste à savoir ce qu'il en adviendra en réalité.
Hyper 2000 au prix le plus bas de la saison !

Hyper 2000 au prix le plus bas de la saison !

Un véritable système domestique d’alimentation plug-and-play qui intègre la production d’énergie photovoltaïque ainsi que la charge et la décharge bidirectionnelles.