Le rover de la NASA a mis au jour une minuscule marque verdâtre sur une roche martienne. Une anomalie qui intrigue les scientifiques et pourrait, peut-être, témoigner d'une activité biologique passée sur la planète rouge.
Une découverte inattendue dans le cratère Jezero
Il y a quelques mois, Perseverance a utilisé son outil abrasif pour gratter la surface d'une roche baptisée Wallace Butte, située dans une zone appelée Serpentine Rapids. L'opération visait à retirer la couche oxydée superficielle pour analyser la composition interne. Surprise : sous le rouge caractéristique de Mars, l'abrasion a révélé un ensemble de couleurs inattendues, avec des zones blanches, noires et surtout des taches vertes d'environ deux millimètres de diamètre. Ces marques présentent un noyau sombre entouré d'un halo vert pâle diffus, une configuration qui a immédiatement attiré l'attention des chercheurs.
Deux hypothèses sur la table
Sur Terre, ce type de coloration apparaît généralement lorsque de l'eau s'infiltre dans des sédiments et provoque une réaction chimique qui transforme le fer oxydé en fer réduit. Ce phénomène peut se produire de façon purement géochimique, par interaction entre le soufre et le fer. Mais il peut aussi résulter d'une activité microbienne : des bactéries capables de respirer le fer oxydé laissent derrière elles des traces minérales caractéristiques. Le cratère Jezero, ancien lac asséché, réunit les conditions théoriques pour que l'une ou l'autre de ces réactions ait pu se produire il y a plusieurs milliards d'années.
Une analyse impossible pour l'instant
Problème : la position de la roche n'a pas permis à Perseverance d'utiliser ses instruments les plus précis. Le bras robotique portant SHERLOC et PIXL, conçus pour analyser la composition chimique à l'échelle microscopique, ne pouvait pas être placé directement sur les taches vertes. Leur composition exacte reste donc un mystère. Les scientifiques devront attendre le retour des échantillons martiens sur Terre, prévu pour juillet 2031 dans le cadre de la mission Mars Sample Return, pour espérer trancher définitivement entre hypothèse géologique et biologique.
On en dit quoi ?
Difficile de ne pas s'emballer devant ce genre de découverte. Une tache verte sur Mars, un ancien lac, des conditions propices à la vie... sur le papier, on a tous les ingrédients d'un scénario à la science-fiction. Sauf que voilà, les scientifiques restent prudents, et on peut les comprendre : impossible d'analyser correctement ces marques avec les instruments disponibles. C'est un peu frustrant, quand même. Il faudra patienter jusqu'en 2031 pour avoir des réponses, si tout se passe bien avec le retour d'échantillons. D'ici là, Mars garde ses secrets.