Et si modifier la mémoire du cerveau était aussi simple que déplacer un fichier sur un disque dur ? C'est en substance la prouesse réalisée par une équipe de chercheurs qui publient les résultats de leurs travaux dans la revue Science.
Evidemment, les scientifiques n'ont pas encore tenté la chose sur un humain, et ont opté pour un animal de laboratoire. L'idée de départ était de prendre le contrôle d'une partie (et une partie seulement) du cerveau de la souris, plus précisément certaines cellules dédiée à la mémoire. Le contrôle se fait grâce à des protéines, faisant office d'interrupteurs, et capables d'activer (ou non) certains groupes de neurones. Toute la difficulté était évidemment de toucher les bonnes cellules, situées dans l'hippocampe. C'est grâce à un virus que les chercheurs sont parvenus à transmettre le message en délivrant la fameuse protéine-interrupteur.
L'expérience consiste ensuite à placer sur souris dans un environnement muni de plusieurs pièces, dont une (disons la pièce A), dans laquelle elle recevra un choc électrique. Logiquement, les souris traitées ainsi ont pour réflexe de ne plus se rendre dans le fameux bocal A, dans lequel leur réaction immédiate sera de se figer, de peur de se prendre un autre court-jus (j'aurais du mettre un message de prévention aux âmes sensibles en début d'article, je sais). Les chercheurs ont ensuite injecté le fameux virus au cerveau d'une des souris, afin de désactiver la zone-mémoire qui avait enregistré l'emplacement du choc électrique.
Et là, bingo ! La souris ainsi traitée s'est déplacée allègrement dans tous les bocaux, comme si rien n'était arrivé. Précisons quand-même que l'expérience n'a pas permis de créer de la mémoire, mais plutôt de désactiver certaines zones. La prouesse -si l'on peut dire- a donc été de cibler les bonnes cellules, grâce à des techniques connue depuis une dizaine d'années maximum. Ce n'est pas encore Inception, mais avouez qu'en s'en rapproche !
