Valve a confirmé que la nouvelle Steam Machine ne sera pas subventionnée comme une console. Son prix sera aligné sur celui d’un PC assemblé avec des performances équivalentes. L'appareil, plus puissant que 70 % des PC de jeu sur Steam, devrait se positionner entre 700 et 800 dollars, se rapprochant du tarif d’une PS5 Pro. L'entreprise justifie cette tarification par l'intégration de fonctionnalités uniques pour le salon, mais cette stratégie risque de limiter l'adoption de cette seconde tentative.
Le prix de la commodité et de l'intégration est élevé
Interrogé par Skill Up, Pierre-Loup Griffais et Lawrence Yang de Valve ont été catégoriques : l'entreprise n'absorbera aucune perte pour gagner des parts de marché. Le prix sera en ligne avec ce que vous attendez du marché PC actuel. L'objectif est de rester compétitif face à un PC que l'utilisateur monterait lui-même.
Pour justifier ce prix, Valve mise tout sur une expérience utilisateur optimisée pour le salon : petit format (un cube de six pouces), silence de fonctionnement remarquable et des fonctions d'intégration uniques. Griffais cite l'HDMI CEC (contrôle par télécommande TV) ou la possibilité de l'allumer instantanément par simple pression sur le bouton d'une manette. Lawrence Yang résume l'argument : la machine est idéale pour ceux qui sont trop vieux et fatigués pour assembler un PC, et qui recherchent l'efficacité d'un produit clé en main. Je suis donc complètement dans la cible.
La stratégie de non-subvention critiquée par l'industrie
Cette position a provoqué des critiques, en particulier de Michael Douse, directeur de Larian Studios (Baldur’s Gate 3), qui estime que ne pas subventionner le matériel fait perdre à Valve beaucoup plus en limitant l'accès à sa boutique, car la plateforme Steam est une véritable machine à imprimer de l'argent. Valve privilégie la marge immédiate sur le matériel, ce qui est inhabituel pour une entreprise tirant 30 % de commission sur les ventes logicielles. Techniquement, la Steam Machine se positionne solidement dans le milieu de gamme : elle embarquera un CPU et un GPU AMD de classe desktop, 16 Go de RAM DDR5 et 8 Go de VRAM GDDR6. Pour atteindre les 4K à 60 images par seconde, Valve devra s'appuyer sur le FSR.
On en dit quoi ?
La stratégie de Valve est transparente, mais elle crée une difficulté de positionnement. Elle vend l'intégration et la simplicité d'une console au coût réel d'un PC. Pour notre public averti, la machine comble le vide d'un mini-PC de salon plug & play et silencieux. Mais à 750 $, elle se heurte directement à des machines subventionnées comme la PS5 Pro, qui offrent des exclusivités et un écosystème rodé. L'utilisateur doit choisir entre la liberté relative du PC (via SteamOS) et le confort de la console : la commodité du format Valve justifie-t-elle cette prime de prix ? C'est le prix de la paresse, reste à voir si le marché est prêt à le payer. Et vous ?
