Actualité

IA

Numérique et environnement : une empreinte carbone alarmante

Par Laurence - Publié le

Souvent perçu comme immatériel, le numérique a pourtant un impact bien réel sur l'environnement. La dernière étude de l’association française Green IT révèle que les émissions de gaz à effet de serre du numérique mondial sont 5,5 fois supérieures à celles de la France. Un constat préoccupant qui souligne l’urgence d’une transition vers une sobriété numérique.

Numérique environnement Green IT


Une consommation de ressources disproportionnée



Après un rappel de définitions, cette étude rappelle que les émissions de gaz à effet de serre se répartissent en deux blocs. Une première (et petite) moitié revient à parts égales aux réseaux de télécommunications et aux centres de données, dont la fabrication et l’usage sont pris en compte. On note au passage que, dès 2023, 4 % des impacts du numérique étaient liés aux serveurs faisant tourner les intelligences artificielles.

A noter que la fabrication des équipements, qui repose sur l’extraction de minéraux et métaux rares, est le premier facteur. Ces ressources -limitées- sont également cruciales pour des secteurs stratégiques comme la santé, les infrastructures énergétiques et la défense.

La deuxième moitié incombe aux appareils électroniques des utilisateurs finaux, particuliers comme professionnels. Leur fabrication génère environ 15 % des émissions globales, mais c’est leur usage qui pèse très lourd : près de 40 % des impacts totaux du numérique.

Image Green IT
Image Green IT


Le nombre d’internautes explose, atteignant aujourd’hui 5 milliards de personnes (une augmentation de 30 % en seulement 4 ans) grâce à une meilleure accessibilité en Afrique et en Asie. Or, chaque internaute possède en moyenne six appareils connectés : smartphones, ordinateurs, montres, enceintes… Au total, 30,5 milliards d’appareils sont en circulation en 2023.

D’après les calculs de l’association, l’empreinte carbone du numérique représente, pour chaque utilisateur, l’équivalent d’environ 3 500 kilomètres parcourus en voiture. Cela correspond à 40 % du budget carbone annuel qu’une personne devrait respecter pour limiter le réchauffement climatique à moins de +1,5 °C, conformément aux objectifs de l’Accord de Paris. Un chiffre jugé disproportionné au regard des besoins essentiels, selon Green IT.

L’intelligence artificielle, le poids lourd du numérique



L’intelligence artificielle est l’un des domaines du numérique les plus gourmands en énergie. Et au vu des consommations actuelles, cette tendance n'est pas prête de s'inverser. À elle seule, elle génère 4 % des émissions globales du secteur, notamment à cause de l’énorme puissance de calcul nécessaire pour l’entraînement des modèles d’IA, comme ceux utilisés par ChatGPT.

De plus, les serveurs dédiés à l’IA consomment 18 % de l’électricité utilisée par l’ensemble des serveurs, alors qu’ils ne représentent que 2 % d’entre eux. Green IT alerte sur le fait que ces chiffres, basés sur les données de 2023, sont rapidement obsolètes en raison de l’essor fulgurant de l’IA générative.

Numérique et environnement : une empreinte carbone alarmante


Numérique et environnement : une empreinte carbone alarmante


Vers une sobriété numérique ?



Face à ces constats, Green IT plaide en faveur d'une réduction des impacts environnementaux du numérique, que ce soit au niveau de la fabrication des équipements ou de leur utilisation. En Europe, la surconsommation d’appareils connectés fait peser une pression supplémentaire sur l’environnement. À l’échelle mondiale, c’est plutôt l’usage intensif des services numériques qui domine l’empreinte carbone du secteur.

Le nombre d’internautes est de 5,35 milliards en 2023, pour presque 6 milliards de To (soit 6 000 milliards de Go) de données transférées sur les réseaux fixes et mobiles confondus. Cela donne une moyenne de 3 000 Go de données échangées en un an par internaute sur le réseau fixe et 214 Go sur le réseau mobile
.

Numérique et environnement : une empreinte carbone alarmante


L’étude met ainsi en avant l’urgence d’un changement des habitudes des consommateurs : allonger la durée de vie des équipements, limiter la production de nouveaux appareils et optimiser la consommation énergétique des infrastructures numériques. Ce qui aujourd'hui constitue une défi majeur dans un monde toujours plus connecté.