L’intelligence artificielle est partout, mais à quel prix pour l’environnement ? On sait que les modèles comme ChatGPT nécessitent une puissance de calcul énorme, et donc beaucoup d’énergie. Mais consomment-ils vraiment plus qu’une simple recherche sur Google ? Les chiffres varient, les débats s’enchaînent, et l’impact écologique des IA est un sujet brûlant. Faisons un petit focus sur certains de ces chiffres, loin d’être inintéressants.
IA et consommation d’énergie : de gros besoins dès l’entraînement
Les modèles d’IA de grande taille, comme ChatGPT, demandent une puissance colossale pour fonctionner. Et ça commence dès leur phase d’entraînement. Une étude de l’Université du Massachusetts a révélé qu’entraîner un seul modèle d’IA pouvait émettre jusqu’à 626 000 kg de CO2, soit l’équivalent de 125 allers-retours en avion entre New York et Pékin. Sauf qu’en plus de ça, les entraînements ont tendance à s’enchaîner.
Une fois le modèle entraîné, il continue d’avoir un impact : chaque requête envoyée à ChatGPT nécessite des ressources informatiques conséquentes. Contrairement à une recherche Google, où les résultats sont récupérés dans une immense base de données déjà indexée, une IA comme ChatGPT génère ses réponses en temps réel en s’appuyant sur des milliards de paramètres.
ChatGPT vs Google : qui consomme le plus ?
Les premières estimations étaient sans appel : une requête sur ChatGPT consommerait jusqu’à 10 fois plus d’énergie qu’une recherche Google. Mais ces chiffres ont été récemment remis en question.
D’après un rapport d’Epoch AI, la consommation d’énergie moyenne d’une requête sur ChatGPT serait d’environ 0,3 wattheure, soit à peu près la même chose qu’une recherche Google. On est loin des 3 wattheures annoncés dans d’anciennes études. Cette baisse s’explique en grande partie par l’amélioration des infrastructures et l’optimisation des puces utilisées dans les centres de données.
Autrement dit, l’impact d’une question posée à ChatGPT ne serait finalement pas si différent de celui d’une recherche classique… du moins à l’échelle individuelle.
Mais le vrai problème, c’est l’explosion des centres de données
Même si une requête isolée sur ChatGPT ne consomme pas tant que ça, l’essor massif de l’IA pose une autre question : celle de la consommation globale des centres de données.
Aujourd’hui, ces infrastructures représentent entre 1 % et 1,5 % de la consommation électrique mondiale, ça n’est pas si énorme, mais avec l’augmentation du recours aux IA, ce chiffre risque de grimper en flèche. Déjà, Microsoft et Google investissent des milliards dans de nouveaux data centers, car la demande explose. Et qui dit plus de serveurs, dit forcément plus d’énergie consommée.
Le problème, c’est que ces serveurs tournent, pour le moment, souvent avec de l’électricité issue d’énergies fossiles, ce qui amplifie leur empreinte carbone. Beaucoup des géants de l’IA se tournent vers le nucléaire, mais la transition peut prendre du temps. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle certains se tournent vers la France pour implanter leurs nouvelles infrastructures : notre parc nucléaire conséquent.
Des solutions pour une IA plus verte ?
Face à ces enjeux, plusieurs pistes sont explorées pour limiter l’impact environnemental de l’IA : Optimiser les infrastructures : utiliser des puces plus efficaces et améliorer le refroidissement des serveurs pour réduire la consommation énergétique. Passer aux énergies renouvelables : plusieurs géants de la tech (Google, Microsoft, Amazon…) investissent déjà dans des solutions pour alimenter leurs data centers avec du solaire ou de l’éolien. Encourager la transparence : imposer aux entreprises de publier leurs consommations énergétiques et d’adopter des standards pour comparer l’empreinte carbone des différentes IA.
Alors, faut-il éviter d’utiliser l’IA pour sauver la planète ?
L’IA a des avantages indéniables, mais son impact écologique est réel. Heureusement, les technologies progressent et permettent de limiter sa consommation d’énergie.
Alors, est-ce que taper une requête sur ChatGPT est un crime contre l’environnement ? Pas plus qu’une recherche Google, apparemment. Mais avec l’explosion des usages et la multiplication des IA dans notre quotidien, c’est bien la consommation globale des data centers qui devient un enjeu clé.
Bref, pas besoin de culpabiliser à chaque fois que vous posez une question à ChatGPT. Mais si les géants de la tech ne rendent pas leurs infrastructures plus propres, ça risque quand même de devenir un vrai problème…