DeepSeek, la startup chinoise qui a mis un coup de pied dans la fourmilière de l’IA avec son modèle R1, ne ralentit pas. Prévu initialement pour mai, son modèle R2 pourrait arriver bien plus tôt que prévu. Son objectif ? Améliorer les capacités de raisonnement multilingue et booster les performances en programmation. Mais au-delà de l’aspect technique, c’est surtout l’impact de DeepSeek sur l’équilibre des forces dans l’IA qui fait pas mal jaser.
Un outsider qui met tout le monde sous pression
Quand DeepSeek a lancé son modèle R1, personne ne s’attendait à un tel séisme : en quelques jours, les marchés boursiers ont perdu plus de 1 000 milliards de dollars, signe que les investisseurs ont compris que l’IA pouvait être bien plus abordable qu’on ne le pensait. Contrairement aux géants américains qui investissent des milliards dans des infrastructures ultra-puissantes, DeepSeek a misé sur une approche plus maligne : des modèles performants mais bien moins coûteux à entraîner.
Sa recette ? Des techniques comme le Mixture-of-Experts et le Multihead Latent Attention. En gros, au lieu d’activer toute la puissance de calcul à chaque requête, ces méthodes utilisent uniquement les parties du modèle nécessaires pour répondre à la demande. Résultat : des coûts réduits et une efficacité qui force des géants comme OpenAI et Google à revoir leurs tarifs et stratégies.
Un succès porté par Pékin
Là où DeepSeek a un avantage massif, c’est qu’il bénéficie du soutien et de la force de frappe du gouvernement chinois. Plusieurs entreprises d’État et administrations locales utilisent déjà ses modèles, et des géants comme Baidu, Tencent et Lenovo l’ont intégré dans leurs services. Pékin voit en DeepSeek un atout stratégique pour rivaliser avec les États-Unis dans la course à l’IA.
Pourtant, la startup avance avec prudence. Les autorités lui ont demandé de rester discrète pour éviter d’attirer trop d’attention. Une consigne qui s’explique facilement : Washington surveille de près la montée en puissance de l’IA chinoise et pourrait durcir encore ses restrictions sur les exportations de puces vers la Chine, histoire de mettre de limiter la vitesse de ses développements.
Une adoption massive… mais pas partout
Si DeepSeek cartonne en Chine, ce n’est pas le cas partout. Plusieurs pays, comme l’Italie et la Corée du Sud, ont déjà retiré l’application de leurs stores pour des raisons de confidentialité. Aux États-Unis, l’idée d’un bannissement total est sur la table, en particulier parce que toutes les données traitées par DeepSeek sont stockées en Chine.
Malgré ces obstacles, la startup ne compte pas ralentir. Son modèle R2 pourrait encore renforcer son avance et forcer OpenAI et Google à s’adapter. Si DeepSeek parvient à maintenir ses coûts compétitifs tout en améliorant ses performances, l’IA pourrait bien devenir un peu plus accessible pour tout le monde… sauf peut-être en Occident.