Le géant des semi-conducteurs Nvidia continue de surfer sur la vague de l’intelligence artificielle générative, annonçant des résultats trimestriels spectaculaires. Pour le quatrième trimestre de son exercice décalé, le groupe américain a enregistré un bénéfice net de 22,1 milliards de dollars, dépassant largement les prévisions des analystes et confirmant son rôle central dans la révolution technologique actuelle.
Une croissance stratosphérique tirée par l’IA et les data centers
De novembre à janvier, le chiffre d’affaires de Nvidia a grimpé de 78 %, atteignant 39,3 milliards de dollars. Cette croissance fulgurante est principalement portée par la demande explosive dans le secteur des data centers -infrastructures essentielles pour l’entraînement des modèles d’IA-, dont les revenus ont bondi de 93 % sur un an.
Depuis l’émergence de ChatGPT en 2022, les semi-conducteurs de Nvidia, notamment ses GPU, sont devenus incontournables pour les entreprises développant des modèles d’IA. En seulement trois ans, le chiffre d’affaires de Nvidia a quintuplé, franchissant pour la première fois la barre des 100 milliards de dollars sur l’exercice annuel clos fin janvier.
Le CEO de Nvidia, Jensen Huang, a salué une demande incroyable pour la nouvelle puce Blackwell, dévoilée fin 2024. Destinée à succéder à la très populaire H100, cette carte graphique de nouvelle génération promet des performances accrues pour entraîner des modèles d’IA toujours plus sophistiqués.
Selon la directrice financière Colette Kress, les centres de données adoptent cette technologie à une échelle massive : Il sera normal pour ces centres de démarrer avec 100 000 GPU ou plus. Pour rappel, chaque puce Blackwell coûte au moins 30 000 dollars -un investissement colossal pour les entreprises misant sur l’IA.
Des résultats solides malgré la concurrence chinoise
Ces résultats impressionnants interviennent dans un contexte où Nvidia fait face à une concurrence croissante. La start-up chinoise DeepSeek a récemment fait sensation en lançant un modèle d’IA sans recourir aux célèbres puces H100, utilisant à la place des semi-conducteurs moins puissants et apparemment peu d'investissement. Cette annonce a fait vaciller le cours de l’action Nvidia, rappelant que le secteur des puces pour l’IA reste un champ de bataille extrêmement compétitif.
Pour autant, Nvidia semble avoir dissipé les doutes : Nous avons balayé les inquiétudes sur la production de Blackwell et sur l’explosion de la demande en capacités de calcul, a commenté Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Pour autant, l'action est attendue en baisse jeudi à l'ouverture de Wall Street au lendemain de la publication de ses résultats et prévisions, n'ayant pas réussi à apaiser totalement les craintes des investisseurs sur les dépenses jugées excessives dans le secteur. Notamment par rapport au développement par Open AI d'une puce concurrente...
Nvidia, leader incontesté de l’ère IA ?
Si les résultats du dernier trimestre surpassent les attentes, Nvidia reste prudent pour le début de son prochain exercice comptable (février-avril 2025). Le groupe anticipe un léger recul de sa marge brute -attendue entre 70,6 % et 71 % contre 73 % précédemment- en raison de l’accélération de la production des puces Blackwell.
Jensen Huang, cependant, voit plus loin. L’IA avance à la vitesse de la lumière. Il souligne l’émergence des agents IA capables d’exécuter des tâches complexes, et consolidant Nvidia au cœur de cette révolution. Avec un bénéfice record, une demande exponentielle pour ses puces d’IA et un chiffre d’affaires en plein essor, Nvidia renforce sa position comme pilier technologique mondial. Reste à voir si le groupe saura maintenir ce rythme effréné face à la montée des acteurs chinois et aux attentes grandissantes des investisseurs.