Dans cette belle course à l'intelligence artificielle, Google n'est pas vraiment en reste. Dans un billet de blog publié hier, la firme -via sa filiale DeepMind- vient de dévoiler Gemini Robotics et Gemini Robotics-ER : deux nouveaux modèles d’intelligence artificielle destinés à donner des capacités de raisonnement à des robots humanoïdes.
Une revanche après l’épisode Boston Dynamics
Ce retour de Google dans la robotique n’est pas anodin. Il y a quelques années, l’entreprise avait une longueur d’avance grâce à Boston Dynamics (créatrice des célèbres robots Spot et Atlas), avant de céder cette filiale à SoftBank, qui l’a ensuite revendue à Hyundai. Avec pour résultat, le retrait progressif, Google s’était en effet progressivement effacé de la scène robotique.
Mais avec Gemini Robotics, DeepMind veut changer la donne. Ces nouveaux modèles ne se contentent pas de donner des instructions simples aux robots — ils leur apportent un véritable raisonnement logique. L’objectif : permettre aux machines de comprendre leur environnement physique et d’interagir de manière plus fluide avec les humains.
Que sont Gemini Robotics et Gemini Robotics-ER ?
• Gemini Robotics : un modèle pensé pour intégrer des capacités cognitives aux robots, leur permettant de s’adapter à des tâches complexes et de prendre des décisions dans des environnements dynamiques.
• Gemini Robotics-ER (Enhanced Reasoning) : une version boostée, avec un accent mis sur le raisonnement avancé, pour gérer des situations imprévisibles — comme un robot domestique devant ranger des objets dans une pièce en désordre ou un assistant industriel réagissant à des anomalies de production.
Un pas vers des robots vraiment intelligents ?
Selon DeepMind, l’objectif est de combler le fossé entre l’IA purement logicielle et le monde physique. Là où un chatbot Gemini (ex-Bard) jongle avec des mots et des concepts abstraits, Gemini Robotics cherche à relier cette intelligence à des actions concrètes.
Google donne d'ailleurs un exemple assez imagé et pratique : un robot équipé de Gemini pourrait non seulement reconnaître qu’une tasse est tombée d’une table, mais aussi comprendre qu’elle risque de se briser et décider d’intervenir pour l’attraper à temps.
Même si Google ne fabrique plus ses propres robots (contrairement à Boston Dynamics ou Tesla avec Optimus), la firme californienne pourrait rapidement redevenir un acteur clé. En fournissant l’IA qui alimente les robots des autres fabricants, elle espère imposer son empreinte dans le secteur. En définitive, cette stratégie est assez proche de celle adoptée dans l’IA générative : il n'est plus besoin de construire le robot lui-même, tant que c’est Google qui en fournit le cerveau.