Plus de 400 personnalités du cinéma et de la musique ont signé une lettre ouverte contre OpenAI et Google. Ces entreprises veulent pouvoir entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle sur des œuvres protégées sans demander d’autorisation ni rémunérer les ayants droit. Une demande qui passe mal à Hollywood, où la protection du droit d’auteur est un sujet sensible.
Une exemption qui inquiète l’industrie
La lettre en question, consultable en cliquant sur ce lien, a été soumise à l’Office de la politique scientifique et technologique de la Maison-Blanche dans le cadre du plan d’action américain sur l’IA. Les signataires s’opposent aux récentes déclarations d’OpenAI et de Google, qui demandent un assouplissement des règles de copyright pour pouvoir utiliser des œuvres existantes dans l’entraînement de leurs modèles.
L’industrie du divertissement aux États-Unis pèse lourd : 2,3 millions d’emplois et 229 milliards de dollars de salaires chaque année. Affaiblir les protections liées au droit d’auteur pourrait, selon les auteurs de la lettre, fragiliser cette économie et favoriser les grandes entreprises technologiques au détriment des créateurs.
Un enjeu qui dépasse Hollywood
Le débat ne concerne pas seulement le cinéma et la musique. Selon la lettre, l’enjeu touche toutes les industries du savoir : journalisme, architecture, médecine, ingénierie, développement informatique… Permettre aux IA de s’entraîner librement sur des œuvres protégées reviendrait à autoriser l’exploitation massive du travail de nombreux professionnels sans compensation.
Google, valorisé à 2 000 milliards de dollars, et OpenAI, estimé à 157 milliards de dollars, défendent leur position en expliquant que ces restrictions entravent le développement de l’IA et que l’accès aux œuvres protégées est une question de sécurité nationale. Un argument qui ne convainc pas les signataires de la lettre, qui rappellent que les entreprises peuvent toujours négocier des licences, comme cela se fait déjà dans d’autres secteurs.
Des figures du cinéma et de la musique mobilisées
Parmi les signataires, on retrouve des noms bien connus : Guillermo del Toro, Paul McCartney, Cate Blanchett, Taika Waititi, Mark Ruffalo, Aubrey Plaza, Ron Howard… Tous dénoncent une tentative de contournement du droit d’auteur et demandent que l’administration américaine rejette cette exemption.
L’an dernier, plusieurs stars s’étaient déjà mobilisées en soutien à une loi californienne sur la régulation de l’IA, finalement rejetée. Cette fois, l’appel concerne le gouvernement fédéral. La pétition reste ouverte aux signatures, signe que le débat est loin d’être clos.