L’explosion de l’intelligence artificielle a un prix : celui de l’électricité. D’après un nouveau rapport publié ce jeudi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les centres de données alimentés par l’IA devraient plus que doubler leur consommation d’énergie d’ici 2030, atteignant des niveaux équivalents à la consommation actuelle du Japon.
Jusqu’à 945 TWh en 2030
Selon les projections de l’AIE, la consommation électrique des data centers pourrait atteindre 945 TWh d’ici la fin de la décennie, soit près de 3 % de la demande mondiale d’électricité. À titre de comparaison, cela équivaut à la consommation énergétique annuelle de tout un pays comme le Japon. Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, s’inquiète de cette trajectoire : Les effets seront particulièrement marqués dans certains pays, comme les États-Unis.
Ce pic de consommation est directement lié à la montée en puissance de l’intelligence artificielle, et notamment à la multiplication de modèles de plus en plus lourds à entraîner et à exécuter. Chaque requête vers un chatbot, chaque génération d’image ou chaque traitement complexe de données a un coût énergétique.
L’AIE alerte sur les risques pour la sécurité énergétique et l’augmentation des émissions de CO₂ à venir. Même si l’IA pourrait permettre des gains d’efficacité dans d’autres secteurs (transport, santé, industrie…), il reste très incertain que ces bénéfices compensent l’empreinte carbone directe des infrastructures nécessaires à l’IA.
D'après l'agence, la demande d’électricité des centres de données dans le monde devrait plus que doubler d’ici à 2030 pour atteindre environ 945 TWh, soit un peu plus que la consommation totale d’électricité du Japon aujourd’hui. A cette échéance, les centres de données consommeront un peu moins de 3 % de l’électricité mondiale.
Une problématique géopolitique et industrielle
Cette croissance soulève également des questions de souveraineté numérique et énergétique, alors que les géants de la tech -américains pour la plupart (même si la guerre économique fait rage ce derniers jours) multiplient les implantations de data centers dans le monde. La concentration des besoins énergétiques dans certaines zones critiques pourrait devenir un sujet de tension à court terme.
En France comme en Europe, la question de l’encadrement réglementaire et environnemental de l’IA devient donc de plus en plus pressante. Rappelons que l’AIE a déjà tiré la sonnette d’alarme concernant les mines de cryptomonnaies, aujourd’hui largement surpassées par la demande énergétique de l’IA.