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Volte-face pour OpenAI, qui réfléchit à une rémunération des artistes

Par Laurence - Publié le

Lors d’une conférence organisée le 11 avril, Sam Altman a ouvert la porte à un changement majeur dans la relation entre l’intelligence artificielle et les artistes : la possibilité d’un modèle de rémunération lorsque leur style est utilisé pour générer du contenu via des outils comme ChatGPT ou DALL·E.

Sam Altman OpenAI


Une IA bientôt plus juste avec les créateurs ?



Il faut dire que les trends ne durent plus que quelques jours avant d'être remplacés par un autre, mais tous font inexorablement appel à l'IA : le style Ghibli, les starter packs, l'humanisation des animaux familiers... Et forcément, les artistes -dont les IA s'inspirent- en pâtissent...

Depuis le lancement de ChatGPT, puis de ses déclinaisons visuelles comme DALL·E, de nombreux artistes ont exprimé leur frustration face à l’utilisation de leur travail sans consentement, ni compensation.Certains, comme George R.R. Martin, ont même engagé des procédures judiciaires contre OpenAI, accusant l’entreprise d’avoir utilisé leurs textes pour entraîner ses modèles.

Ce serait super de trouver un nouveau modèle dans lequel, si vous dites “je veux le faire dans le style de cet artiste” et qu’il consent, il y aura un modèle de revenus qui conviendra, a déclaré Altman, repris par Fortune. Cette déclaration, encore floue sur les modalités, marque toutefois un tournant dans le débat sur le droit d’auteur face à l’IA générative. Surtout que la partie était mal engagée avec Sam Altman, qui évoquait la légalisation du pillage de données. OpenAI est d'ailleurs poursuivie en Europe pour pillage de contenus de presse.



Bientôt des royalties pour les styles artistiques ?



Si OpenAI parvient à mettre en place un système de rémunération pour les artistes vivants dont le nom est explicitement mentionné dans une requête, cela pourrait rééquilibrer un débat sensible autour de l’IA et de la propriété intellectuelle. À l’heure actuelle, le style visuel ou littéraire n’est pas protégé par la législation sur le droit d’auteur –ce qui laisse un flou juridique largement exploité par les IA génératives.

Pourtant, des milliers d’utilisateurs s’amusent chaque jour à demander des images dans le style de Ghibli, le style Pixar ou d’autres artistes reconnaissables, et ce, sans que ces derniers n’aient leur mot à dire.

ChatGPT OpenAI
©Mac4Ever 2025


800 millions d’utilisateurs et un enjeu de taille



Sam Altman a également révélé que près de 10% de la population mondiale utilisait régulièrement les outils d’OpenAI, soit environ 800 millions d’utilisateurs. Un chiffre impressionnant, qui met en perspective l’impact potentiel d’un modèle économique plus respectueux des créateurs. Pour le moment, OpenAI affirme qu’il n’est pas possible de générer des images dans le style d’un artiste vivant (et pourtant...), mais la formulation laisse entendre que cela pourrait évoluer.

Il reste tout de même certaines questions, notamment de savoir comment cette volonté affichée par Altman se traduira concrètement. Un système de partage des revenus ? Un programme d’opt-in pour les artistes ? Une bibliothèque de styles sous licence ? Pour l’instant, les contours de ce modèle restent à définir. Mais la déclaration du CEO d’OpenAI pourrait aussi envoyer un signal, annonçant la fin du tout gratuit.