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Aldebaran joue sa survie après deux mois de redressement judiciaire

Par Laurence - Publié le

Aldebaran, société française à l’origine du robot humanoïde Nao, est aujourd’hui en grande difficulté. Depuis deux mois, l’entreprise est placée en redressement judiciaire et a entamé un plan social d’ampleur, dans l’attente d’un éventuel repreneur. Mais en toile de fond, se dessine désormais une stratégie commerciale contestée, dictée par son actionnaire allemand.

Aldebaran


Une gestion jugée « suicidaire »



Rachetée par le groupe United Robotics Group, basé en Allemagne et financé par la fondation RAG, Aldebaran pourrait avoir été victime d’une répartition déséquilibrée des responsabilités au sein du groupe. D'après BFM Business, la filiale française aurait continué à assumer la quasi-totalité des coûts de production et de R&D, tandis que le siège en Allemagne se chargeait de la distribution et du marketing.

En outre, les finances auraient été plombées par la politique tarifaire agressive du groupe allemand, qui a pesé trop lourd sur les marges déjà très minces. Le résultat comptable a été sans appel avec une rentabilité quasi nulle pour la filiale française. A titre d'exemple, est cité le cas du robot Plato, vendu 12 500 euros, qui n'aurait rapporté en réalité que 135 euros à Aldebaran. Des ventes à perte qui auraient précipité le dépôt de bilan en début d’année !

Un plan social payé par la France, pas par l’actionnaire



Pour tenter de séduire un repreneur, Aldebaran doit se séparer de près de la moitié de ses effectifs : 99 salariés restant en place sur 162. Mais en pratique, les conditions de ce plan social suscitent l’indignation, car United Robotics Group refuserait d’en assumer le financement.

C’est l’État français qui paie, via le régime de garantie des salaires, alors que le groupe allemand est florissant, déplore un ingénieur de l’entreprise. La situation a été qualifiée de scandaleuse par certains salariés, et qui met en lumière les dérives possibles des logiques de groupe à l’international, où les filiales absorbent les pertes sans soutien réel de leur maison mère.

une reprise possible ?



Malgré cette situation tendue, Aldebaran reste un acteur technologique reconnu, grâce à ses robots Nao et Plato, présents dans de nombreux établissements scolaires ou projets de recherche. Mais avec une réduction drastique de ses effectifs et une incertitude sur l’avenir de ses produits, la société devra rapidement convaincre un repreneur… ou risquer la disparition pure et simple. La décision du tribunal de commerce est attendue dans les prochains jours...