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OpenAI va construire un data center à Abou Dhabi de 26km2

Par Vincent Lautier - Publié le

OpenAI va participer à la construction d’un campus de data centers de plus de 10 milliards de dollars aux Émirats, couvrant environ 26 km² et prévu pour une capacité de 5 gigawatts. Cette installation colossale, pilotée avec G42, Oracle et SoftBank, fera basculer l’équilibre mondial de l’infrastructure IA.

OpenAI va construire un data center à Abou Dhabi de 26km2


Un projet hors normes pour une IA démesurée



OpenAI s’apprête à s’ancrer durablement au Moyen-Orient avec un projet de data center sans précédent. Situé à Abou Dhabi, le futur complexe veut arriver à une puissance de 5 gigawatts, soit quatre fois plus que son campus Stargate déjà en chantier au Texas. L’installation s’étendrait sur environ 26 kilomètres carrés, soit une surface supérieure à celle de bien des villes. Ce centre de données devrait consommer autant d’énergie que cinq réacteurs nucléaires. Le projet représente un investissement estimé à plus de 10 milliards de dollars, et s’impose déjà comme l’un des plus gros chantiers d’infrastructure IA au monde.

OpenAI, G42 et le pari géostratégique émirati



Ce data center est développé par G42, géant technologique d’Abou Dhabi, en partenariat avec OpenAI, Oracle, SoftBank, et possiblement MGX. Cette opération fait partie intégrante de l’initiative Stargate, qui vise à construire des superstructures pour répondre à la demande croissante en puissance de calcul. Le choix des Émirats ne doit rien au hasard : stabilité politique, fiscalité avantageuse, accès stratégique aux marchés européens, asiatiques et africains. Pour OpenAI, c’est l’opportunité de renforcer ses capacités globales en dehors des États-Unis, avec l’appui d’un gouvernement favorable à l’investissement technologique.

Entre souveraineté technologique et diplomatie de l’IA



Le projet s’inscrit aussi dans un partenariat plus large entre Washington et Abou Dhabi. Officiellement, il s’agit de promouvoir une IA aux « valeurs démocratiques » face aux alternatives chinoises. En coulisses, l’accord reflète aussi une volonté américaine de contrôler l’exportation de technologies sensibles. La participation de G42, dont les anciens liens avec Huawei et Pékin ont soulevé quelques inquiétudes, a alimenté les débats à Washington. La récente promesse de G42 de couper tout lien avec la Chine semble avoir permis de calmer le jeu. Microsoft, actionnaire majeur d’OpenAI, a d’ailleurs investi 1,5 milliard dans G42 début 2024.

Enjeux énergétiques et surveillance environnementale



Au-delà des tensions diplomatiques, la faisabilité technique d’un tel projet dans le climat aride d’Abou Dhabi pose de vraies questions. Refroidissement, consommation énergétique, empreinte carbone : les défis sont majeurs. L'initiative pourrait renforcer la pression sur OpenAI pour adopter des pratiques plus transparentes en matière de durabilité et de gouvernance. En parallèle, avec ce campus, les Émirats poursuivent leur transition vers une économie post-pétrole. Reste à savoir si ce modèle d’IA ultra-centralisée, énergivore et politiquement sensible peut s’exporter sans conséquences.