Les autorités allemandes de protection des données ont officiellement demandé à Apple et Google de retirer l’application chinoise DeepSeek de leurs boutiques respectives. Motif : l’application ne garantit pas un niveau de sécurité suffisant pour les données personnelles des utilisateurs allemands.
Une protection des données jugée insuffisante
Développée à une fraction du coût de ChatGPT, DeepSeek est l’une des IA génératives chinoises les plus avancées. L’application avait récemment connu une forte ascension sur l’App Store américain et avait même été mentionnée avec bienveillance par Tim Cook. Pourtant, derrière cette réussite technologique, des problèmes majeurs de sécurité ont été soulevés par plusieurs experts.
Selon Meike Kamp, commissaire à la protection des données en Allemagne, DeepSeek ne respecte pas les normes de sécurité en vigueur dans l’Union européenne. Elle avait déjà demandé à l’éditeur de l’application, en mai 2025, de prouver que les données des utilisateurs allemands étaient protégées de manière équivalente à celle exigée par le RGPD. Faute de réponse convaincante, l’administration allemande est passée à l’action.
DeepSeek n’a pas été en mesure de fournir à mon agence des preuves convaincantes que les données des utilisateurs allemands sont protégées en Chine à un niveau équivalent à celui de l’Union européenne, a-t-elle précisé.
Meike Kamp
Des inquiétudes géopolitiques en toile de fond
Ce n’est pas la première fois que l’application est ciblée en Europe. L’Italie a déjà fait retirer DeepSeek des stores en début d’année 2025, et les Pays-Bas ont interdit son usage sur les appareils gouvernementaux. Aux États-Unis, des discussions sont en cours pour interdire l’utilisation d’outils d’IA développés en Chine dans les agences gouvernementales.
En février dernier, la société de cybersécurité NowSecure affirmait que l’application envoyait des données personnelles à des services contrôlés par l’État chinois. Elle précisait que la version Android de DeepSeek était encore plus vulnérable que celle disponible sur iOS.
Apple et Google sous pression
Pour l’instant, ni Apple ni Google n’ont commenté publiquement la demande allemande. Toutefois, les deux géants avaient déjà obtempéré face à la demande similaire de l’Italie, ce qui laisse peu de doute sur leur réponse attendue à l’égard de l’Allemagne.
La décision pourrait marquer une nouvelle étape dans le contrôle des applications d’IA étrangères, alors que les tensions technologiques entre l’Europe, la Chine et les États-Unis continuent de s’intensifier.