C'est un revirement de situation majeur dans la guerre des puces. Nvidia a annoncé hier soir qu'il allait pouvoir reprendre "bientôt" la vente de ses puces IA H20 à la Chine. Une victoire pour le PDG Jensen Huang, qui a obtenu des garanties du gouvernement américain.
Le retour de la puce H20, conçue spécifiquement pour la Chine
Pour bien comprendre, il faut revenir en arrière. Face aux premières restrictions américaines sur l'exportation de puces IA très puissantes, Nvidia avait créé un modèle spécifique pour le marché chinois : la H20. C'était une version "bridée" de ses meilleures puces, conçue pour passer sous les radars de l'administration américaine.
Sauf que voilà, en avril dernier, de nouvelles règles encore plus strictes ont été mises en place, bloquant même l'exportation de cette puce H20. Un coup très dur pour Nvidia, qui a vu sa part de marché s'effondrer en Chine.
Lobbying intense et rencontre avec Trump
Ce retournement de situation n'est pas un hasard. Il est le fruit d'un lobbying intense de la part du PDG de Nvidia, Jensen Huang. Depuis des mois, il explique que ces interdictions sont contre-productives et qu'elles pénalisent le leadership technologique américain plus qu'elles ne freinent la Chine.
Le point culminant de cette offensive a sans doute été sa rencontre avec le président Donald Trump la semaine dernière, qui semble avoir porté ses fruits. Nvidia a annoncé avoir reçu des "assurances" du gouvernement que les licences d'exportation pour la H20 seraient désormais accordées.
Un coup dur pour les concurrents chinois
Cette nouvelle est une excellente chose pour Nvidia, mais une très mauvaise pour ses concurrents chinois. L'interdiction des puces américaines était vue comme une opportunité pour des entreprises comme Huawei de développer et d'imposer leurs propres solutions d'IA.
Mais les entreprises chinoises elles-mêmes préfèrent la performance des puces Nvidia. La reprise des ventes de la H20 risque donc de freiner le développement d'une filière chinoise de l'IA et de permettre à Nvidia de regagner sa position dominante sur ce marché crucial.
On en dit quoi ?
C'est une victoire éclatante pour Jensen Huang et une démonstration de la puissance du lobbying des géants de la tech. Il a réussi à convaincre le gouvernement américain que les intérêts commerciaux de Nvidia étaient alignés avec les intérêts stratégiques des États-Unis. La logique économique a, pour cette fois, primé sur la logique de confrontation géopolitique.
Cette approche très directe et publique de Jensen Huang contraste avec celle, beaucoup plus discrète, de Tim Cook. Le patron d'Apple a passé des années à naviguer avec une extrême prudence entre Washington et Pékin pour protéger sa chaîne de production. Deux styles, deux stratégies. Le succès de Huang montre que l'offensive frontale peut parfois payer. Et vous, vous pensez que les gouvernements devraient interdire la vente de technologies stratégiques, ou laisser les entreprises commercer librement ?
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