En fin de semaine, Nvidia a brièvement atteint la capitalisation boursière de 3 920 milliards de dollars, dépassant temporairement le record de clôture historique d’Apple établi à 3 915 milliards en décembre 2024.
Portée par l’euphorie autour de l’intelligence artificielle, la firme de Santa Clara pourrait devenir la première entreprise de l’histoire à franchir le seuil symbolique des 4 000 milliards de dollars de valorisation.
L’IA, moteur d’une ascension fulgurante
L’action de Nvidia, leader incontesté des puces dédiées à l’intelligence artificielle, a grimpé de 2,4 % en séance, atteignant brièvement 160,98 dollars. Elle s’est stabilisée ensuite à 159,60 dollars, valorisant l’entreprise à 3 890 milliards de dollars, juste en dessous du record d’Apple. Pour mémoire, Nvidia ne valait que 500 milliards en 2021 : sa capitalisation a été multipliée par presque huit en quatre ans.
Ce bond spectaculaire s’explique par la demande explosive en puces destinées à l’entraînement des modèles d’IA générative, utilisée par tous les géants du numérique -de Microsoft à Amazon, en passant par Meta, Google ou Tesla- dans leur course à la construction de méga-datacenters. À titre de comparaison, Nvidia vaut aujourd’hui plus que l’ensemble des entreprises cotées au Royaume-Uni, et même plus que les Bourses canadienne et mexicaine réunies, selon les données de LSEG.
Un poids lourd de l’indice S&P 500
La montée en puissance de Nvidia a aussi des conséquences directes sur les portefeuilles d’investissement. Le groupe représente désormais 7 % de l’indice S&P 500, contre seulement 1 % il y a quelques années. Quant à eux, les cinq géants -Nvidia, Microsoft, Apple, Amazon et Alphabet- totalisent ensemble 28 % de la valeur totale de l’indice, exposant massivement les épargnants à l’évolution du secteur technologique.
Malgré sa flambée boursière, Nvidia se négocie actuellement à environ trente-deux fois ses bénéfices prévisionnels à douze mois, un ratio inférieur à sa moyenne de quarante et un sur les cinq dernières années. Cette baisse apparente de valorisation s’explique par des prévisions de bénéfices constamment revues à la hausse, qui rattrapent -voire dépassent- la hausse du cours de l’action.
Microsoft, Apple… et la course à la première place
Avec une capitalisation de 3 700 milliards, Microsoft reste positionné en deuxième position. Apple, en légère hausse à 3 190 milliards, passe pour la première fois depuis des années au troisième rang mondial. Dans un contexte de relance commerciale américaine et de levée des incertitudes autour des droits de douane initiés sous Donald Trump, les marchés voient en Nvidia l’infrastructure incontournable du boom de l’IA. Il faut donc attendre encore un peu pour savoir si l’entreprise franchira durablement le cap symbolique des 4 000 milliards et surtout, si elle pourra y rester.
