Donald Trump a présenté ce mercredi son ambitieux plan d’action pour l’intelligence artificielle, visant à renforcer la souveraineté technologique américaine face à la Chine (en américain, ça sonne bien, AI Action Plan).
En misant sur la dérégulation, l’expansion de l’infrastructure et un encadrement idéologique des IA, la Maison-Blanche entend bien faire des États-Unis la puissance dominante dans le secteur stratégique de l’IA.
Un plan en trois axes pour dominer l’IA mondiale
La Maison-Blanche a dévoilé une feuille de route de 90 mesures, articulée autour de trois piliers : le développement d’infrastructures nationales dédiée à l’IA (des datas centers), la Diplomatie IA (qui englobe l'aspect financier direct et indirect du plan) et une intelligence artificielle générative avec un biais idéologique (pour favoriser la liberté d'expression et lutter contre les biais politiques perçus dans certains outils trop woke)
Ce plan prévoit un allègement des réglementations fédérales jugées trop contraignantes, afin de stimuler la compétitivité face à des acteurs étrangers, au premier rang desquels figure la Chine.
Partenariats bien choisis
A contrario de l'Europe qui semble les multiplier, le plan prévoit également la simplification des procédures d’autorisation pour la construction de centres de données, d’usines de semi-conducteurs et d’infrastructures énergétiques. Il inclut aussi des partenariats avec les géants américains de la tech pour fournir des packages d’exportation IA complets (modèles, logiciels et matériel) à des pays alliés, afin d’asseoir l’influence technologique américaine.
Trump capitalise sur les investissements privés dans ce domaine. Après avoir annoncé en janvier un plan Stargate à 500 milliards de dollars avec OpenAI, Oracle et SoftBank, il a dévoilé mi-juillet 90 milliards de dollars d’investissements pour faire de la Pennsylvanie un hub de l’IA.
Une stratégie critiquée mais assumée
Certains experts dénoncent toutefois une dérégulation excessive et une priorité donnée aux intérêts de l’industrie sur les enjeux de sécurité, de protection de la vie privée ou d’impact sociétal. Un contre-plan citoyen, porté par plusieurs ONG et syndicats, plaide pour un encadrement plus éthique et protecteur de l’IA.
Malgré ces critiques, l’administration reste déterminée. Pour le conseiller à la Maison Blanche David Sacks, il s’agit d’une course mondiale pour diriger l’avenir de l’intelligence artificielle, et les standards américains doivent devenir la référence.
David Sacks
La stratégie américaine mise désormais sur la diffusion mondiale de ses technologies pour contenir l’avance potentielle de la Chine, à l’heure où des startups comme DeepSeek impressionnent le marché avec des modèles performants et peu coûteux.
Alors que le Congrès reste divisé sur le bon niveau de régulation à adopter, Donald Trump veut imprimer sa vision de l’IA dès sa première année de second mandat : moins de règles, plus d’influence et une domination technologique assumée.