Le géant des puces pour l’intelligence artificielle a publié des revenus record, mais inférieurs aux attentes de Wall Street. L’action a immédiatement reculé, malgré les assurances de son CEO Jensen Huang sur le potentiel immense du marché.
Une croissance impressionnante, mais qui déçoit les marchés
Nvidia reste le symbole de la vague actuelle d’intelligence artificielle. Le groupe de San Jose, premier fournisseur mondial de GPU pour l’entraînement et l’inférence des modèles d’IA, continue d’afficher des résultats spectaculaires : 46,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires au deuxième trimestre, confirmant sa place de première capitalisation boursière mondiale avec près de 4 400 milliards de dollars.
Mais si les revenus progressent encore à un rythme exceptionnel, les investisseurs se focalisent sur la décélération du rythme de croissance. Pour le trimestre en cours (août-octobre), Nvidia prévoit 54 milliards de dollars de revenus, soit une hausse annuelle de 54 %, après +56 % au trimestre précédent et +69 % au premier trimestre.
L’annonce, bien qu’en ligne avec le consensus Visible Alpha (53,54 milliards), a refroidi Wall Street, qui tablait sur 55 à 60 milliards de dollars. La conséquence ne se fait pas attendre en bourse, et le titre Nvidia a perdu 3,1 % dans les échanges post-marché mercredi.
Jensen Huang reste confiant
Face à la nervosité des marchés, Jensen Huang s’est voulu rassurant. Selon lui, l’IA n’en est qu’à ses débuts et les opportunités demeurent immenses, tant pour l’entraînement des modèles que pour leurs usages dans les entreprises, la recherche ou encore la santé.
Il a rappelé que Nvidia reste le moteur de ce qu’il décrit comme une nouvelle révolution industrielle, soutenue par une demande massive des géants du cloud et des entreprises technologiques, mais aussi par l’émergence de nouveaux acteurs qui intègrent l’IA à grande échelle.
Un thermomètre de l’économie américaine
Au-delà de ses propres résultats, Nvidia est devenu en quelques mois un indicateur macroéconomique à part entière. Sa trajectoire concentre les espoirs et les incertitudes d’une économie américaine confrontée à la guerre commerciale avec la Chine et suspendue aux décisions de la Fed sur les taux d’intérêt.
Si la société continue d’afficher des revenus record, son léger essoufflement alimente le débat sur la soutenabilité de la « bulle IA » que certains analystes redoutent déjà. Pour l’instant, Nvidia reste incontournable – mais sa moindre variation suffit désormais à ébranler la confiance de Wall Street.
