Le projet de Jony Ive (ex-chef du design d’Apple) et de Sam Altman (CEO d’OpenAI) fait couler bien de l'encre depuis son annonce. Les deux hommes promettent un appareil inédit dédié à l’intelligence artificielle, ni smartphone, ni lunettes connectées, ni montre intelligente.
Pourtant, à quelques mois de son lancement supposé, le développement semble patiner. Selon le Financial Times, trois problèmes fondamentaux retardent ce qui devait être la première incursion d’OpenAI dans le hardware.
Un appareil à l’identité encore floue
Si Ive et Altman ont déjà diffusé une vidéo évoquant ce futur produit, aucun détail concret n’a filtré. Seule certitude : il s’agit d’un format totalement nouveau, que certains décrivent comme une sorte de galet électronique, sans qu’on sache vraiment s’il s’agit d’un concept sérieux ou d’un simple teasing.
L’idée affichée est de créer un compagnon numérique, pensé comme un ami serviable plutôt qu’une étrange petite amie virtuelle, selon une source proche du dossier.
Quels obstacles ?
Le premier frein est d’ordre technique. Pour fonctionner de manière fluide, le dispositif devra embarquer une puissance de calcul conséquente. Or, OpenAI peine déjà à gérer la demande colossale en ressources pour ChatGPT. OpenAI a du mal à obtenir assez de capacités de calcul pour ChatGPT, alors pour un appareil dédié…, se dit-il. Ce manque d’infrastructures pourrait repousser le calendrier de lancement initialement prévu pour 2026.
Le deuxième obstacle est encore plus sensible. L’appareil serait conçu pour être toujours à l’écoute, sans mot déclencheur comme les enceintes connectées actuelles (on sait que ce genre de comportement ne plait guère à Bruxelles et même à la France). Cela impliquerait donc des micros et caméras actifs en permanence, avec toutes les craintes que cela suscite en matière de surveillance et de confidentialité. OpenAI et Ive cherchent à concevoir un système garantissant la sécurité des données, mais aucune solution satisfaisante n’aurait encore émergé.
Enfin, l’équipe peine à définir la personnalité de ce futur assistant. Trop bavard, l'appareil deviendrait vite envahissant ; trop laconique, il risquerait d’être inutile. L’équilibre est difficile à trouver, alors que ChatGPT lui-même souffre encore de ce défaut de calibrage. Mais l’objectif reste de créer une présence utile mais discrète, capable de s’effacer lorsque ce n’est pas nécessaire.
Malgré ces obstacles, le projet n’est pas abandonné. Les équipes collaborent avec des sous-traitants chinois pour la partie matérielle, tout en envisageant une assemblage final hors de Chine. Si le mystère reste entier, une chose est sûre : Ive et Altman veulent marquer une rupture avec les formats existants. Mais pour l’instant, le futur compagnon d’IA reste coincé entre ambition démesurée et réalités techniques.
