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Accusé de pillage, Perplexity signe avec Getty Images

Par Vincent Lautier - Publié le

Perplexity, le moteur de recherche IA, vient de signer un accord de licence pluriannuel avec Getty Images. En échange de l'accès au catalogue, la startup IA, souvent accusée de plagiat, devra enfin créditer les images. Une nouvelle qui a fait bondir l'action de Getty de près de 50 %.

Aravind Srinivas, fondateur de Perplexity
Aravind Srinivas, fondateur de Perplexity


Un accord pour enfin créditer les images



Officiellement, l'accord est présenté comme un partenariat gagnant-gagnant. Perplexity va intégrer l'API de Getty Images pour pouvoir afficher du contenu visuel créatif et éditorial de haute qualité dans ses résultats de recherche. Mais la véritable contrepartie, et le point crucial de l'accord, concerne l'attribution. La startup s'est engagée à améliorer l'affichage des images. Concrètement, cela signifie inclure des crédits clairs et, surtout, des liens directs renvoyant vers la source. C'est un changement majeur pour une plateforme critiquée pour sa tendance à présenter l'information sans citer ses origines.

Accusé de pillage, Perplexity signe avec Getty Images


Perplexity s'achète une légitimité



Il faut dire que Perplexity n'avait pas vraiment le choix et opère sous une pression juridique croissante. La startup fait face à une avalanche de critiques et de poursuites pour ses méthodes de scraping de contenu. Reddit l'a récemment attaquée en justice pour pillage illégal à l'échelle industrielle, rejoignant d'autres éditeurs comme les quotidiens japonais Nikkei et Asahi Shimbun.

Perplexity avait même été pris en flagrant délit en aspirant le contenu d'un article du Wall Street Journal, y compris la photo Getty qui l'accompagnait, sans aucune autorisation. Cet accord ressemble donc moins à un partenariat qu'à une tentative de légaliser ses pratiques.

Accusé de pillage, Perplexity signe avec Getty Images


Le marché salue la fin du "Far West"



La réaction des marchés financiers a été immédiate. L'action de Getty Images a décollé à l'annonce de l'accord, grimpant jusqu'à 50 % en début de séance, avant de se stabiliser autour de +19 %. Cette envolée montre que les investisseurs voient la fin du Far West de l'IA, où les startups pouvaient piller les contenus sans payer. Désormais, les catalogues de données sont perçus comme une ressource indispensable que les IA devront payer pour exploiter légalement. Getty, qui a déjà poursuivi Stability AI pour des faits similaires, voit sa stratégie de défense de la propriété intellectuelle validée.

On en dit quoi ?



La manœuvre de Perplexity est assez transparente. Après avoir joué les pirates en scrapant tout le web sans autorisation, la startup se retrouve coincée dans les filets juridiques et vient s'acheter une respectabilité. L'entreprise peut bien publier des communiqués parlant d'attribution et de précision, cet accord est surtout une régularisation forcée. Pour Getty Images, c'est une victoire totale. Non seulement ils valident la valeur de leur catalogue, mais ils envoient un message à toute l'industrie : la fête est finie, il faut passer à la caisse. C'est la confirmation que les données de qualité sont le vrai carburant de l'IA, et que ce carburant a désormais un prix.