Le chatbot d'OpenAI vient de souffler ses trois bougies. En trois ans, il est passé d'une expérimentation interne qui laissait ses créateurs sceptiques à un phénomène mondial de 800 millions d'utilisateurs hebdomadaires. Fait marquant : c'est la génération Z qui en a fait son outil quotidien, au point de le préférer parfois à leur propre manager.
Un lancement que personne n'avait vu venir
Le 30 novembre 2022, Sam Altman publiait un tweet laconique : today we launched ChatGPT. Six phrases d'annonce, pas de fanfare. Chez OpenAI, l'enthousiasme était visiblement mesuré. Greg Brockman a confié à Forbes que personne en interne n'était vraiment convaincu par le produit : None of us were that enamored by it. L'équipe envisageait même de se concentrer sur d'autres projets. Un million d'utilisateurs en cinq jours plus tard, les développeurs ont dû revoir leur copie à toute vitesse.
La Gen Z s'empare du chatbot
Les chiffres sont parlants : 70% des jeunes de la génération Z utilisent ChatGPT chaque semaine, et plus de 45% des utilisateurs du service ont moins de 25 ans. Le plus fou, c'est la manière dont ils l'intègrent à leur quotidien. Près de la moitié des jeunes travailleurs préfèrent demander conseil à ChatGPT plutôt qu'à leur manager. Plus de la moitié le considèrent comme un collègue ou un assistant, et 21% l'utilisent carrément comme un thérapeute pour gérer des conflits professionnels ou des décisions personnelles. Pour cette génération habituée à parler à son téléphone, l'interface conversationnelle paraît plus naturelle que les formulaires de recherche traditionnels.
Une course à l'IA sans vainqueur
Si OpenAI a lancé le mouvement, la concurrence s'est sérieusement intensifiée. En janvier 2025, la startup chinoise DeepSeek a sorti des modèles aux performances comparables pour une fraction du coût, affirmant avoir entraîné le sien pour moins de 6 millions de dollars. Google a marqué des points avec Gemini 3, sorti ce mois-ci et salué par la critique. Côté OpenAI, GPT-5 a déçu en août dernier avec des erreurs surprenantes sur des tâches basiques. Un mémo interne de Google de mai 2023 résume bien la situation : ni Google ni OpenAI n'ont de véritable avantage durable, les modèles pouvant être copiés et améliorés en quelques semaines.
On en dit quoi ?
C'est assez rigolo de voir comment un produit que ses propres créateurs trouvaient moyen est devenu un phénomène planétaire. Je trouve quand même un peu préoccupant que la moitié des jeunes préfèrent demander conseil à une IA plutôt qu'à leur responsable, même si, soyons honnêtes, certains managers ne font pas mieux qu'une IA.
