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Le Royaume-Uni veut faire exploser le duopole Apple x Google

Par Laurence - Publié le

Le couperet pourrait bientôt tomber pour Apple au Royaume-Uni. La Competition and Markets Authority (CMA) vient de publier un plan ambitieux de 44 pages visant à transformer en profondeur le fonctionnement de l’App Store, du navigateur Safari et de l’écosystème iOS dans le pays.

Ce projet s’inscrit dans le cadre des nouvelles lois britanniques sur la concurrence numérique, qui permettraient au régulateur de déterminer les rôles respectifs d'Apple et aussi Google, leur imposant des obligations juridiquement contraignantes.


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Vers un App Store plus ouvert



Depuis le Brexit, le Royaume n'est plus protégé (seulement obligé) par les législations européennes notamment le DMA, aussi il a bien fallu se pencher sur la question. Parmi les priorités immédiates de la CMA, figure la possibilité pour les développeurs d’applications de rediriger les utilisateurs en dehors de l’App Store pour effectuer des achats, échappant ainsi à la fameuse commission de 30 % d’Apple (ça vous dit quelque chose non ?).

Le Royaume-Uni veut faire exploser le duopole Apple x Google


Le régulateur souhaite également rendre les processus de validation des applications plus transparents, tout en interdisant à Apple d’exploiter les données issues des revues d’applications pour favoriser ses propres services.

Mais la CMA va encore plus loin. Dans sa feuille de route, elle envisage à plus long terme d’imposer à Apple de permettre des moteurs de rendu web alternatifs à WebKit sur iOS (, de favoriser l’interopérabilité des portefeuilles numériques et de libéraliser les connexions entre les objets connectés, comme les montres ou les accessoires tiers.

Chrome Safari
©Mac4Ever 2025


Pour Sarah Cardell, directrice générale de la CMA, Apple et Google détiennent un duopole de fait sur les plateformes mobiles. Selon l’organisme, 90 à 100 % des appareils mobiles au Royaume-Uni fonctionnent sous iOS ou Android, et l’économie des apps représente environ 1,5 % du PIB britannique, soutenant près de 400 000 emplois.

Sans surprise, Apple a déjà vivement critiqué les propositions du régulateur. La firme de Cupertino estime que ces mesures mettraient en péril la sécurité et la confidentialité de ses utilisateurs, brideraient l’innovation et contraindraient l’entreprise à offrir gratuitement sa technologie à des concurrents étrangers.

Un plan inspiré par l’Europe et les États-Unis



La stratégie britannique s’inspire largement des actions déjà en cours dans d’autres juridictions. Aux États-Unis, une décision judiciaire a récemment obligé Apple à autoriser les liens de paiement externes, poussant des entreprises comme Spotify et Proton à réduire leurs tarifs de près de 30 % pour les utilisateurs américains.

Le calendrier du plan britannique prévoit des réformes de l’App Store dès cette année, tandis que les changements plus techniques sur les navigateurs et l’interopérabilité débuteraient à partir de 2026. Toutefois, certains volets dépendent encore de l’évolution des litiges aux États-Unis et en Europe.

La CMA doit rendre sa décision finale d’ici octobre 2025. En attendant, les parties prenantes sont invitées à commenter le plan d’intervention, qui pourrait redessiner profondément l’avenir d’iOS outre-Manche.