L'iPhone Air est-il, comme l'affirment certains, le pire iPhone de l'année ou... un vrai coup de génie de la part d'Apple ? Une chose est sûr, ce modèle est assurément le plus clivant cette année !
Puisque la modération ne fait plus recette de nos jours, la plupart des tests sont logiquement manichéens, sans doute car cet iPhone Air ne s'adresse pas aux usages classiques des smartphones, notamment chez les jeunes et les geeks. Histoire de produire le test le plus objectif possible, j'ai donc switché à 100% et pendant une semaine sur l'iPhone Air, une expérience qui s'annonçait comme un exercice de torture... ou pas !
La grenouille et le boeuf
Depuis 10 ans, les smartphone n'ont cessé de grossir, souvent pour de bonnes raisons : à force de les transformer en consoles de jeux, GPS, caméras professionnelles ou tableau de bord automobile (CarPlay), nos Nokia 3310 de l'époque ressemblent de plus en plus à de gros talkie-walkies.
Voilà pourquoi il est absolument nécessaire de tester l'iPhone Air en boutique, car la sensation en main est difficile à décrire : ce n'est pas tant le poids qui compte (il ne fait jamais que 10 grammes de moins qu'un iPhone 17) mais bien le form-factor, l'impression de n'avoir plus qu'un écran dans la paume de la main.
Sans coque, le simple fait de le glisser, pardon, de le faxer* dans la poche, nous fait presque oublier qu'on transporte un smartphone de 2025, avec toutes les technologiques (ou presque) du moment. (* un fax, pour les jeunes qui nous lisent, c'est un peu l'ancêtre des e-mails, mais avec du papier d'arbre).
Les bordures brillantes renforcent ce petit côté fragile, voire carrément précieux, alors même qu'il s'agit du modèle le plus résistant de la gamme ! Tout en titane, il ne se pliera donc jamais en poche, même si l'emploi de ce matériau n'est pas idéal pour la dissipation thermique (on y reviendra plus bas).
D'ailleurs, préférez les coloris clairs, qui non seulement absorbent moins la chaleur, mais prennent aussi moins les marques. A ce propos, si vous hésitez entre le blanc et le bleu-ciel, sachez une chose... Apple ne sait plus ce que bleu signifie vraiment.
Un écran 0 compromis
Malgré son épaisseur d'iPhone 6 Plus, il faut savoir qu'on tient là un très grand téléphone, dont la dalle (6,5") est plus large qu'un iPhone 17 (6,3"), bien qu'en dessous d'un Pro Max (6,9"). C'est génial pour le jeu et les photos, mais difficile d'utiliser l'appareil à une main, comme sur un iPhone 12 Mini.
En revanche, Apple n'a fait aucun compromis sur la qualité de la dalle : OLED, 120Hz (ProMotion) et surtout, 3000 nits de luminosité... C'est tout simplement le même écran que les iPhone 17 Pro !
L'appareil chauffant rapidement, durant l'été, la luminosité baissera assez vite, mais c'est un problème assez général à toute la gamme. Une petite sortir vers Aigues-Morte fin septembre aura tout de même suffit à descendre à 500 nits en quelques minutes de tournage....
Enfin, le mode AlwaysOn (toujours allumé) est également disponible, bien que désactivé par défaut. Je m'en sers surtout pour remplacer mon réveil sur la table de nuit et c'est diablement efficace -à condition d'avoir un dock avec charge sans-fil.
Coque ou Bumper ?
On ne bâche pas une Ferrari ! me disait ma grand-mère avec justesse et cette recommandation s'applique parfaitement à l'iPhone Air.
A quoi bon avoir un téléphone (ultra)fin, si vous l'épaississez avec une coque de protection ? Même si les modèles de Beats sont très agréables et protègent bien les capteurs, l'iPhone est tout de suite bien moins "aérien" en mains, ce qui enlève beaucoup d'intérêt -mais aussi de stress.
Et le bumper ? Ce fut mon choix par défaut, à défaut de mieux. Il permet de conserver un accès au boitier sans protection, mais rajoute quand-même de l'épaisseur sur les bordures. Par ailleurs, il ne protège pas l'objectif, ce qui n'est pas si gênant car Apple utilise du saphir artificiel qui se montre assez résistant, d'autant qu'un cerclage supplémentaire protège déjà bien les lentilles.
Vincent, lui, a trouvé son bonheur sur Amazon pour une poignée d'euros et vous pouvez vous aussi jeter un oeil du côté de notre sponsor ShopSystem pour des modèles ultra-fins et transparents conçus en France.
19 Pro ou A19 déguisé ?
Alors qu'on pensait l'iPhone Air à vocation économe, Apple a pourtant choisi sa puce la plus puissante (et donc la plus gourmande) du moment, l'A19 Pro.
Si la fréquence est bien identique aux iPhone 17 Pro (~4,2Ghz), le nombre de coeurs GPU se limite à 5 (et non 6), comme l'A19 (non-Pro). Plus embêtant encore, les benchs synthétiques (GeekBench) montrent que la puce est plutôt comparable à l'A19 qu'à l'A19 Pro, que ce soit pour la partie CPU :
Ou encore sur la partie GPU (Metal) :
Pourtant, je vous rassure, c'est bien un A19 Pro -certes bridé- qui équipé le téléphone. Avec 12Go de RAM (contre 8 sur l'A19), on peut d'ailleurs imaginer que certains titres tourneront mieux sur le Air que sur un iPhone 17 classique d'ici quelques années. Ce surplus de RAM est également utile pour éviter que des apps comme Waze ou YouTube ne se relancent régulièrement quand vous passer de l'une à l'autre.
La raison de ces mauvaises performances est à chercher du côté... de la surchauffe ! Quelle surprise ! Avec une structure en titane et sans chambre à vapeur, pas de miracle, l'appareil est une vraie cocotte-minute ! Nous avons mesuré 47 degrés en pointe, après seulement quelques minutes de jeu : ne cherchez pas, c'est le record absolu cette année ! Forcément, avec une telle montée en température, les performances s'effondrent rapidement car la puce est obligé de réduire la voilure.
Dans 3DMark, c'est encore pire, l'iPhone Air est plus lent que l'iPhone 17, le modèle d'entrée de gamme. Attention, ces scores prennent en compte la meilleure "boucle", ce ne sont pas réellement les performances moyennes qui sont calculées sur l'exercice.
L'iPhone Air offre malgré tout un très bon score, donc pas de soucis pour les jeux, d'autant qu'une fois le pic de surchauffe passé, les performances sont assez stable. Du coup, même dans un titre comme Assassin's Creed Shadow fonctionnera très bien, de même que la plupart des jeux AAA présents et à venir.
Capteur solitaire
Apple a fait le choix discutable d'un seul capteur photo, et a donc repris celui de l'iPhone 17, le même qui équipait déjà l'iPhone 16 l'an dernier.
Il s'agit d'un objectif 26mm ƒ1.6 muni d'un capteur 48MP d'une taille de 1/1,56“, soit un peu plus large que le capteur de l'iPhone 16e, mais plus modeste face à l'iPhone 17 Pro.
C'est finalement un très bon choix de la part d'Apple, d'autant que l'optique choisie dépasse allègrement du boitier -imaginez avec le bloc photo du 17 Pro !
En journée, les images sont bien définies, avec une belle dynamique, un excellent piqué, de quoi largement se faire plaisir sans être frustré de la qualité générale des photos. Face à l'iPhone 17, pas de différence notable, le contraire aurait été étonnant.
Ce capteur se débrouille aussi très bien en soirée, avec là encore, une excellente dynamique, et une gestion du bruit maîtrisée. Apple est passée maître dans l'art de produire des images nocturnes de qualité, même si elle force souvent le lissage et les contrastes. Tant que vous n'imprimez pas les clichés sur du 4x3m, c'est parfait pour les réseaux sociaux !
Ce capteur de 48MP permet d'effectuer un recadrage sans perte, qu'Apple renomme abusivement comme téléobjectif x2. Même si l'image finale ne fait que 12MP, l'illusion est parfaite, bien que les photosites sont vraiment riquiqui à cette définition et que la profondeur de champ de change pas entre x1 et x2.
Pouvoir shooter sur plusieurs focales virtuelles offre finalement une bonne polyvalence à l'appareil, même s'il me manquait ponctuellement un vrai téléobjectif mais surtout, l'ultra-grand-angle.
Quid du mode portrait ?
Si l'absence de second capteur empêche a priori l'arrivée du mode Cinématique, ce n'est pas le cas du Mode Portrait, ce faux bokeh artificiel rajouté par Apple en détachant le premier plan du fond de l'image.
Durant mes tests, je n'ai cependant pas noté d'aberrations ou d'artefacts gênants face à l'iPhone 17, regardez ici la découpe des cheveux est totalement comparable :
C'est en fait plutôt le contraire : la découpe artificielle (avec de l'IA) semble parfois mieux fonctionner qu'avec le décalage des deux optiques, comme ici avec le contour des lunettes :
Adieu la macro et l'Ultra-Grand-Angle !
Très décriée, l'absence de focale courte a fait jazzer sur les réseaux, d'autant que Samsung l'a conservée sur le Galaxy Edge.
Au quotidien, ce n'est pas si gênant, la plupart des gens utilisent principalement le grand-angle. Mais ici, l'objectif est un 26mm et non un 24mm, ce qui donne un léger zoom face à un iPhone 16/17 Pro.
Durant une petite escapade touristique à Paris, l'absence d'Ultra-Grand-Angle (UGA) m'a quand-même gêné à plusieurs reprises, surtout lorsqu'on manque de recul : devant un monument, comme le Sacré-Coeur, ou dans une pièce très large, comme aux Invalides, où je voulais shooter le tombeau de Napoléon et toute la salle autour. On ne peut pas toujours s'éloigner et certaines photos ne sont tout simplement pas possibles.
Les grands panoramas sont aussi compliqués à réaliser : l'iPhone 17 permet d'avoir une belle vue de Paris depuis la bute Montmartre, c'est plus compliqué avec l'iPhone Air (sauf à faire un panorama en plusieurs fois).
Même frustration pour la macro, qui disparait par la même occasion : je me sers souvent de l'iPhone comme d'une loupe, c'est pratique pour lire un texte écrit très petit ou vérifier, par exemple, qu'une pierre est bien scellée sur une bague...
Bref, rien d'indispensable, mais avec les années, on s'était habitué à avoir un iPhone bien plus polyvalent en matière de photo et de vidéo, surtout avec les modèles professionnels. Si votre appareil est moins récent, ces manques se feront moins sentir, j'imagine.
Toujours une bonne caméra !
Si l'on retrouve les mêmes limitations en mode vidéo (pas de macro, pas d'UGA), la qualité des images produites reste parmi les meilleures du marché.
Vous l'avez vu sur notre extrait Youtube, l'iPhone Air peut évidemment enregistrer en 4K60 HDR 10bit, une capacité dont certains smartphones Android récents (comme le Pixel 10 Pro) en sont toujours incapables !
Il est ainsi possible de réaliser de beaux ralentis, de jour comme de nuit, avec une excellente dynamique... Un petit bokeh naturel s'invite même au passage, de quoi en faire une très bonne caméra de poche.
Vous l'avez vu dans la vidéo, le traitement anti-vent est plutôt efficace, même si la qualité des micros est assez disparate : en façade, la capsule semble bien meilleure que celle de l'iPhone 17, tandis que sur la partie inférieure, les micros sont nettement moins bons que son petit frère. En clair, il vaut mieux filmer quelqu'un qui parle que de faire de la voix off derrière son écran !
A noter que le mode Action (idéal pour les vidéos sportives) est bien disponible ici et stabilisera parfaitement l'image. On peut même activer la double-capture au passage...
Selfies horizontales et double-capture
Le capteur selfie est le même que sur tous les iPhone 17 et 17 Pro, avec sa forme carrée assez inédite.
Cette bizarrerie permet de créer des vidéos et des photos en paysage (plan large) sans devoir tourner le téléphone. C'est surtout pratique à deux ou en groupe même si je trouve que tourner l'iPhone n'avait rien de bien compliqué.
A choisir, j'aurais préféré un capteur plus large, car la qualité des selfie laisse toujours à désirer : les images sont plates, sur-contrastées et pas très valorisantes (elles vous vieillissent un peu), du moins sans filtre. Beaucoup utilisent le capteur principal pour se prendre en photo... mais il manque alors un écran de retour pour le cadrage... décidément !
La fonction que j'aime particulièrement, c'est la double-capture, qui permet d'utiliser les 2 objectifs simultanément : pratique pour montrer quelque chose à quelqu'un tout en se filmant. Voilà qui intéressera surtout les créateurs de contenus (comme nous), mais cela permet aussi d'ajouter un peu "d'humain" à de la voix off, quand se sert de la vidéo pour expliquer quelque chose à distance par exemple.
Un seul haut-parleur !?
Il y a des compromis plus gênant que d'autres, mais si vous êtes habitués à écouter vos messages vocaux depuis le haut-parleur du bas, ce n'est plus possible sur l'iPhone Air !
La seule petite enceinte (médiocre) est donc située au niveau de l'écouteur, un choix étrange car même avant l'arrivée de la stéréo, Apple avait un second haut-parleur en bas, justement pour l'écoute externe.
C'est un peu perturbant pour le mode main-libre, et bien plus gênant pour regarder des vidéos à l'horizontale. Parfois, je n'ai pas d'écouteurs et j'apprécie de pouvoir aller sur YouTube tout en conservant une qualité sonore correcte... ce qui n'est pas vraiment le cas ici.
Encore une fois, rien de bien dramatique, mais après des années de stéréo, ce retour en arrière passe difficilement pour ceux qui ont goûté à ces petites fonctionnalités jusque là. Voilà peut-être une raison valable de vous payer des Ray-Ban Meta ou les derniers AirPods !
Charge (moyennement) rapide
Alors que le reste de la gamme est annoncée avec de la charge en 20mn (pour 50% de batterie), l'iPhone Air (limité à 20W) nécessiterait 30mn pour la même opération, dixit Apple sur son site.
En réalité, nos mesures montrent que le chiffre est de 24/25mn quelque soit le modèle, Air compris. S'il est rare qu'Apple se montre pessimiste face à la réalité, c'est donc une bonne surprise... Reste que les iPhone ne sont vraiment pas les champions de la charge rapide (filaire) car d'autres modèles Android récupèrent plus de 80% de batterie en 10 à 20mn assez facilement.
En charge sans-fil, l'iPhone Air accepte le Qi2 25W (mais 20W maximum), de quoi recharger 50% en... 50 minutes ! C'est ici le pire score de tous les iPhone 2025 !
En réalité, le boitier chauffe tellement (43 degrés) que l'iPhone est obligé de réguler la puissance dynamiquement. Je n'ai pas essayé de le faire dans un frigo ou sur la banquise, mais vous voyez l'idée.
Venons-en au sujet principal de ce modèle : l'autonomie !
Sur le papier, la batterie n'est pas si petite (3 149 mAh contre 3 692 mAh sur l'iPhone 17) mais avec un écran plus grand et une puce plus gourmande, on se doute que ce sera forcément moins bien.
Durant la keynote, Apple annonçait pourtant que l'appareil tenait une journée complète... juste avant de proposer une petite batterie externeau cas où. Il était donc assez facile de lire entre les lignes de ce double-discours, d'autant que les autres appareils n'ont pas eu droit à leur accumulateur supplémentaire vendu à un prix stratosphérique.
La première journée était un peu catastrophique, avec seulement 4H d'utilisation au bureau, très peu de réseaux sociaux et l'écran à peine allumé : mon iPhone Air s'est éteint avant le dîner.
La seconde journée fut bien plus active (7H d'utilisation) mais là encore, une recharge en début de soirée était nécessaire. Impossible pour moi de réduire volontairement mon usage, l'iPhone reste un outil de travail.
Les jours suivants, je l'ai utilisé plus normalement, avec de la charge en voiture et au bureau, sans souci réel d'autonomie, ce qui me laisse à penser que la plupart du temps, on n'est jamais très loin d'un chargeur. A moins de vadrouiller toute la journée, il est quand-même assez rare de ne pas avoir un petit galet magnétique à portée.
J'ai poussé l'expérience en partant à Paris toute une journée, avec comme seul appareil, l'iPhone Air. Mes activités étaient essentiellement touristiques : visites, photos, vidéos, Google Maps, Uber... Du classique pour visiter une ville, sans avoir forcément de point de charge rapidement accessible, même si j'en ai aussi profiter pour filmer des comparatifs (photo/vidéo) face à l'iPhone 17.
En quittant mon AirBNB vers 10-11H samedi dernier, l'iPhone a étonnement bien tenu la chage, finissant par rendre l'âme vers 18/19H, juste à temps pour prendre mon train. Evidemment, j'avais une petite batterie de secours dans le sac et un chargeur pour le TGV, au cas où, qui m'ont bien sauvé. Sans eux, plus de billet à montrer au contrôleur, pas d'internet pendant le trajet et tous les problèmes qu'une vie sans smartphone peut générer.
Bref, le drama annoncé n'a pas eu lieu et pourtant, savoir que son téléphone ne tiendra jamais la journée complète en utilisation classique est un peu frustrant en 2025. Mes collègues, qui ont aussi opté pour le Air, arrivent à la même conclusion : ces problèmes de charge sont en fait très ponctuels et liés uniquement aux moments où l'on est loin de tout -en voyage par exemple. Il suffit donc d'avoir une petite batterie de secours dans le sac ces jours là, ce qui demande quand-même un peu d'anticipation.
USB et WiFi : de qui se moque-t-on ?
Si l'on peut comprendre les compromis en matière d'autonomie ou de capteur photo, j'ai plus de mal à accepter que mon iPhone Air embarque encore... de l'USB 2 !
Cette connectique de l'ère jurassique n'a plus sa place dans un smartphone à 1200-1800€ vendu en 2025. Peu importe que les gens ne l'utilisent pas souvent, je vous garantis que décharger 30 vidéos en 4K60 vers mon Mac a été long et compliqué -et ne me parlez pas d'AirDrop, qui ne fait que planter ces dernières années. Certes, ce cas d'usage est un peu particulier, mais il ne devrait pas poser de problème.
Mes collègues me traitent de troglodyte quand je leur raconte que je sauvegarde encore en local sur mon Mac, notamment pour les restauration, il faut aussi se rappeler que tout le monde n'a pas forcément la fibre ou un WiFI très rapide pour réaliser l'opération. Là encore, remonter un backup depuis son Mac en USB ne devrait pas prendre 20 fois plus de temps (c'est le vrai chiffre) que sur un iPhone 17 Pro !
D'ailleurs, en parlant du WiFi, la nouvelle puceN1 d'Apple s'avère bien décevante : censée remplacée le contrôleur de Broadcom, elle ne gère toujours pas le canal des 320Mhz, ce qui se traduit par des débits proches du WiFI 6E, comme sur les iPhone 17 Pro. Vous pouvez ainsi espérer 1,5 à 1,7Gbs quand les meilleurs Android plafonnent entre 3 et 4Gbps !
On pourrait rétorquer qu'Apple ne voulait pas faire mieux que les iPhone 17 Pro cette année, mais l'argument me parait peu recevable... A ce prix là, avoir de l'USB et du WiFi bridés est juste... scandaleux.
eSIM : attention !
L'iPhone Air est le seul de la gamme qui propose uniquement de l'eSIM, il faudra donc convertir vos éventuelles SIM physiques.
Chez Orange/Sosh, l'opération est bizarrement payante (10€), et se fait parfois dans la douleur : il faut déjà trouver le service et parvenir à l'activer -il faut être en 5G, sur le réseau orange et connecté depuis l'application mobile !
En Suisse, mon opérateur (Wingo/Swisscom) a réalisé l'opération gratuitement et de façon bien plus simple depuis le portail de l'opérateur. D'ici l'an prochain, on espère que tout ce petit monde offrira une expérience fluide et gratuite...
Un mot sur le nouveau Modem C1X, annoncé comme 30% plus économe et surtout, deux fois plus rapide qu'avant. Selon mes tests, il s'est plutôt montré légèrement en dessous du modem de Qualcomm qui équipe encore les iPhone 17 Pro (ceci explique peut-être cela), mais rien de vraiment notable à l'usage.
Certains sites spécialisés réaliseront certainement des tests longs et approfondis d'ici quelques moins, car plus difficiles à faire de notre côté sans matériel spécifique et coûteux. Reste qu'en Europe, on attend toujours les ondes millimétriques, la "vraie 5G" dont les débits se rapprochent enfin des 10Gbps.
Prix et stockage
L'iPhone Air est proposé à partir de 1229€, mais démarre à seulement 256Go, ce qui n'est pas bien lourd.
Pour éviter les abonnements Cloud et anticiper la revente, optez plutôt pour 512Go. Vu le prix demandé par Apple, la différence de prix est selon moi, vite rentabilisée ! Evidemment, le Cloud offre aussi d'autres avantages (synchronisations à la volée etc.), mais c'est une dépendance de plus à des services pas forcément indispensables, puisque c'est le thème de cet appareil.
De mon côté, j'ai beaucoup aimé l'option 1To, qui m'a permis d'importer toutes mes données et de l'utiliser comme smartphone principal pendant une semaine. Avec une telle capacité, l'absence d'USB 3 et de vrai WiFi 7 est d'ailleurs encore plus difficile à avaler.
Bilan : le coeur ou la raison
Après une semaine passée avec l'iPhone Air, l'effet wahou a très bien fonctionné : j'ai envie de le garder et je n'étais pas le seul à le penser.
Un iPhone ultra-fin en poche est une bénédiction et je ne me réjouis qu'à moitié de retrouver mon énorme 17 Pro Max du BTP -un problème de riche, je l'avoue, mais sans Mac4Ever, je ne changerai certainement que tous les 3 ou 4 ans.
Plus sérieusement, je pense réellement que les compromis imposés ici sont largement acceptables si le form-factor améliore réellement votre quotidien. Les iPhone 17 Pro sont devenus si massifs que l'on oublie à quel point un produit plus compact est agréable à sortir de sa poche 30 fois par jour.
Performant avec sa puce A19 Pro, avec de bonnes capacités photos/vidéos, un écran magnifique, un stockage généreux jusqu'à 1To... il n'y a vraiment que l'autonomie qui peut coincer, mais pas pour tout le monde. Sans vouloir me paraphraser, les "moments sans chargeurs" sont devenus rares, surtout si vous travaillez dans un bureau ou si vous vous déplacez en voiture. Au pire, une petite batterie peut venir compléter les journées compliquées.
« J'ai assez peu souffert durant cette semaine de test ! »
Je me considère comme un power-user, un vidéaste, un journaliste grand consommateur de données (réseaux sociaux etc.), et pourtant, j'ai assez peu souffert durant cette semaine de tests. Mes collègues (June et Vincent) ont même décidé de garder l'appareil, tant ils en sont ravis, et malgré un usage assez poussé au quotidien. C'est un vrai challenge, ils le reconnaissent eux-même.
Finalement, en pratique, c'est plutôt la partie photo/vidéo qui me bloque réellement : j'utilise tellement mon iPhone pour filmer que seuls les modèles Pro répondent vraiment à mes besoins. Mais pour 90% des gens, je pense que ce n'est même pas un sujet.
Bref, Apple a quand-même réussi à nous sortir un produit vraiment nouveau, sexy, aguicheur, et même convaincant pour de nombreux usages. Est-ce que ce sera suffisant pour en faire un best-seller ? Avec un tarif malgré tout élevé, pas sûr que le choix du coeur l'emportera sur la raison. L'iPhone Mini a toujours ses fans (il s'arrache en occasion) mais ce modèle s'est très mal vendu, car beaucoup trop cher à l'époque, face aux compromis imposés.
Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de le commander... et de le renvoyer, si vraiment ça ne passe pas. Sans prise de risque, pas de regret !
Ovni de la gamme 2025, l'iPhone Air inaugure une toute nouvelle lignée de smartphone chez Apple, des modèles délestés au maximum, au prix de nombreux compromis. L'autonomie est trop juste, le bloc photo sérieusement castré... et pourtant, l'appareil reste plaisant à glisser dans son jeans, sans coque évidemment ! Allez-vous l'acheter ? Peut-être, quitte à le rendre une semaine plus tard. Pour une fois qu'Apple prend un risque intéressant, on ne va quand-même pas la blâmer ? Plus prosaïquement, attendre la v2 serait sans doute plus sage, à supposer qu'Apple renouvelle l'expérience l'an prochain.