C'est une nouvelle qui nous ramène tout droit aux débuts de l'informatique. Le pilote pour lecteur de disquettes, toujours présent au cœur du système d'exploitation Linux, a reçu la semaine dernière sa première mise à jour significative depuis près de trois ans. Un dépoussiérage qui montre que cette technologie, bien qu'obsolète, refuse de mourir.
Un "nettoyage" de code, pas une révolution
Que les nostalgiques se calment, il ne s'agit pas d'un grand retour de la disquette de 1,44 Mo. La mise à jour, soumise par le développeur Andy Shevchenko, est avant tout une opération de "nettoyage". Elle consiste à supprimer des morceaux de code inutilisés, à remplacer des constantes obsolètes et à réorganiser les fichiers pour faciliter la maintenance future.
Il n'y a donc aucune nouvelle fonctionnalité. Le pilote permet toujours de faire la même chose : lire et écrire sur des disquettes, ni plus, ni moins. Mais le simple fait que des développeurs prennent encore le temps de s'en occuper en 2025 est en soi une information.
Le Power Macintosh G3 avait encore de quoi lire les disquettes
Pourquoi la disquette survit-elle encore ?
Si le grand public a oublié la disquette depuis longtemps, remplacée par les clés USB, les SSD et le cloud, cette technologie survit dans des niches très spécifiques.
Certains systèmes industriels ou embarqués, par exemple dans l'aviation, utilisent encore des disquettes pour leur fiabilité et leur simplicité. Les passionnés de "rétro-informatique" en ont également besoin pour faire fonctionner leurs vieilles machines. Enfin, des cas plus surprenants existent : dans certaines prisons américaines, les détenus sont limités à l'usage de disquettes pour stocker des documents, par mesure de sécurité.
Cette survie est d'autant plus précaire que le support physique lui-même est en train de disparaître. Sony, le dernier grand fabricant, a arrêté la production de disquettes en 2010. Aujourd'hui, les quelques vendeurs qui existent, ne font qu'écouler les derniers stocks mondiaux.
Avec l'iMac G3, c'était la fin des lecteurs de disquettes
On en dit quoi ?
Cette mise à jour du pilote Linux est un symbole amusant de la persistance des technologies du passé. Elle ne signe en aucun cas le "retour" de la disquette, contrairement au vinyle par exemple, mais elle montre que, tant qu'il y aura des utilisateurs, même très minoritaires, la communauté du logiciel libre continuera de maintenir la compatibilité avec d'anciens standards.
C'est une philosophie de la "non-obsolescence" qui contraste pas mal avec le modèle dominant de l'industrie de la tech, qui pousse en permanence au renouvellement du matériel. Le pilote de disquette restera donc probablement encore quelques années dans le code de Linux, comme une petite note de bas de page de l'histoire de l'informatique. Et vous, c'est quand la dernière fois que vous avez utilisé une disquette ? Perso j’essaye même pas de compter, mais je pense que mon dernier lecteur de disquettes était sur mon Pentium 60.