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MacBook Pro M5 : Apple muscle son portable pro, mais garde ses distances avec le haut de gamme

Par Vincent Lautier - Publié le

Apple dévoile son MacBook Pro 14 pouces avec puce M5, centré sur les usages IA. Plus accessible que les modèles M4 Pro et Max, il marque une rupture sur la stratégie tarifaire et technique d’Apple, avec une connectique bridée et un GPU dopé à l’IA.

MacBook Pro M5 : Apple muscle son portable pro, mais garde ses distances avec le haut de gamme


Un MacBook Pro M5 qui vise plus large



Avec ce nouveau MacBook Pro 14 pouces équipé de la puce M5, Apple ouvre une nouvelle voie dans sa gamme : celle d’un modèle plus abordable, mais optimisé pour les usages dopés à l’intelligence artificielle. La machine est proposée à partir de 1 799 €, un tarif « raisonnable » dans l’univers Apple, mais qui cache quelques compromis. Contrairement aux modèles M4 Pro et Max, ce MacBook M5 n’est pas destiné aux profils les plus exigeants sur les performances brutes. Il s’adresse plutôt aux prosumers, créatifs nomades ou développeurs IA en quête d’une machine plutôt fine, endurante et capable d’exécuter localement des modèles génératifs.

MacBook Pro M5 : Apple muscle son portable pro, mais garde ses distances avec le haut de gamme


La puce M5 : IA en tête, puissance maîtrisée



Le cœur de ce MacBook Pro, c’est la nouvelle puce M5 gravée en 3 nm. Elle embarque un CPU à 10 cœurs, avec la même architecture que les modèles précédents : 4 cœurs performants et 6 cœurs à haute efficacité énergétique. Le GPU, lui, dispose de 10 cœurs, chacun équipé d’un accélérateur IA dédié, une configuration déjà vue dans les iPhone 17 Pro, mais adaptée ici à un usage desktop. Apple annonce un gain de 4x en performance de calcul IA GPU par rapport à la puce M4, et un gain de 6x par rapport à la M1. Le CPU gagne 15 % en performance multithread. Pas une révolution, mais une évolution ciblée sur l’IA.

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Apple Intelligence, le vrai moteur du M5



Le positionnement du M5 est étroitement lié à l’arrivée d’Apple Intelligence dans macOS. Ce système d’IA personnelle exploite toutes les briques du SoC : un Neural Engine 16 cœurs, une bande passante mémoire portée à 153 Go/s (soit +30 % par rapport à la M4), et les Neural Accelerators du GPU. 

L’ensemble doit permettre d’exécuter localement des tâches complexes : génération de texte, création d’images, gestion contextuelle de documents. La promesse : un traitement IA rapide, sans transfert vers le cloud. Une réponse directe à la demande croissante de calcul local en environnement sécurisé.

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Des concessions matérielles bien réelles



Pour tenir le tarif, Apple a dû faire des arbitrages. Premier point notable : pas de Thunderbolt 5 sur ce modèle, seulement trois ports Thunderbolt 4. La bande passante reste donc à 40 Gbit/s, contre 120 Gbit/s sur les MacBook Pro M4 Pro et Max. Le Wi-Fi 6E et le Bluetooth 5.3 sont bien présents, mais pas plus. L’absence de Wi-Fi 7 est quand même problématique. Côté mémoire, on reste sur 16 ou 24 Go en standard, avec une option à 32 Go en configuration. Le stockage commence à 512 Go, extensible jusqu’à 4 To, il serait aussi plus rapide que sur la précédente génération. Ce MacBook Pro porte son nom, mais n’a pas les reins pour des workflows extrêmes. Notez que par défaut il est désormais livré sans bloc de charge. Il n'y a pas de petit économie chez Apple.

Un écran toujours aussi soigné



Apple conserve néanmoins les fondamentaux sur l’écran. Le MacBook Pro M5 embarque la dalle Liquid Retina XDR 14,2 pouces avec luminosité SDR à 1 000 nits, et pic HDR à 1 600 nits. Le taux de rafraîchissement adaptatif ProMotion jusqu’à 120 Hz est toujours là, tout comme la couverture P3 et l’option nano-texturée. C’est un vrai point fort pour la création photo ou le montage HDR, même si le GPU pourra montrer ses limites en post-prod intensive. On reste malgré tout sur l’un des meilleurs écrans du marché, toutes gammes confondues, et c’est aussi une des grandes différences avec la gamme MacBook Air.

MacBook Pro M5 : Apple muscle son portable pro, mais garde ses distances avec le haut de gamme


Autonomie et connectique : l'efficience avant tout



L’autonomie annoncée monte jusqu’à 24 heures en lecture vidéo et 16 heures en navigation web. La batterie semble donc un peu plus efficace que celle du précédent modèle 14 pouces M4 (22 heures), avec charge rapide via adaptateur USB-C de 96 W (optionnel donc, comptez 85 euros de plus). On conserve aussi les ports essentiels : HDMI, lecteur SDXC, prise casque, MagSafe 3. La connectique est suffisante pour un usage mobile, mais les limites de bande passante peuvent être bloquantes pour certains usages pros : transferts de fichiers volumineux, sorties multi-écrans 6K ou 8K, ou utilisation de docks Thunderbolt 5.



Un rapport qualité/prix plus stratégique que technique



Avec ce modèle M5, Apple revient sur un segment qu’il avait quelque peu négligé : le MacBook Pro d’entrée de gamme. Ce positionnement intermédiaire entre le MacBook Air et les MacBook Pro M4 Pro/Max pourrait séduire les développeurs, les indépendants ou les créateurs à la recherche de puissance IA sans exploser leur budget.

Le M5 de base comblera d’ailleurs une large part des utilisateurs pros qui n’ont pas besoin de puissance graphique extrême ou de 128 Go de RAM. C’est aussi un moyen pour Apple de relancer les ventes en attendant l’arrivée des M5 Pro et M5 Max, qui devraient proposer une nouvelle architecture complète, plus ambitieuse sur tous les fronts.

On en dit quoi ?



Ce MacBook Pro M5 semble cocher les cases d’un Mac moderne : silencieux, économe, bien fini, et taillé pour les usages IA en local. Mais Apple opte ici pour une segmentation nette : le M5 est un modèle de transition, qui vise à combler le fossé entre les modèles Air et les M4 très haut de gamme. On sent que la marque garde ses munitions pour un M5 Pro ou M5 Max à venir, avec une architecture repensée. En attendant, ce modèle suffira à une majorité d’utilisateurs, mais laisse volontairement de côté les profils les plus exigeants. Une stratégie assumée, qui donne un coup de fouet commercial sans faire d’ombre à la gamme supérieure.