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TSMC veut sauver Intel (et embarquer Nvidia, AMD et Broadcom)

Par Vincent Lautier - Publié le

Intel en difficulté, TSMC aux commandes ? C’est l’idée que le géant taïwanais a proposée à Nvidia, AMD et Broadcom : une coentreprise pour gérer les usines d’Intel, sans que TSMC ne dépasse 50 % des parts. L’objectif ? Remettre sur pied la division fonderie d’Intel, en grande difficulté. Qualcomm a aussi été approché, mais aurait déjà décliné l’invitation.

TSMC veut sauver Intel (et embarquer Nvidia, AMD et Broadcom)


Intel en pleine crise, TSMC à la rescousse



Vous le savez, Intel ne va pas fort. En 2024, l’entreprise a enregistré une perte colossale de 18,8 milliards de dollars, du jamais vu depuis 1986. Son activité de fonderie, censée concurrencer TSMC et Samsung, ne décolle pas. Résultat : l’administration Trump pousse pour un sauvetage à l’américaine, mais avec l’aide… de TSMC.

Le projet ? Une coentreprise où TSMC gérerait les usines d’Intel, sans en prendre totalement le contrôle. L’objectif est clair : éviter que des infrastructures stratégiques ne tombent entièrement dans les mains d’une entreprise étrangère, tout en bénéficiant du savoir-faire taïwanais.

TSMC veut sauver Intel (et embarquer Nvidia, AMD et Broadcom)


Nvidia, AMD et Broadcom dans l’équation



Pour ne pas tout miser sur un seul acteur, TSMC cherche à impliquer plusieurs entreprises américaines. Nvidia, AMD et Broadcom ont été approchés pour prendre des parts dans le projet et devenir clients de la nouvelle structure. Une manière de sécuriser des commandes et de garantir un futur à la division fonderie d’Intel.

Le problème ? Tout le monde n’est pas convaincu. Intel, qui tente de se repositionner comme un acteur clé de la fabrication de puces, ne veut pas brader son outil industriel. Certains membres du conseil d’administration sont favorables à un accord, alors que d’autres s’y opposent fermement.

Un casse-tête technologique et stratégique



Même si l’accord se concrétise, il reste un gros problème : Intel et TSMC ne travaillent pas du tout de la même manière. Leurs processus de fabrication, leurs équipements et leurs standards sont très différents. Passer d’un modèle à l’autre serait coûteux et complexe.

Un autre point de friction : la technologie. Intel défend bec et ongles son processus 18A, qu’il juge plus avancé que le 2 nm de TSMC. Nvidia, Broadcom et AMD testent actuellement cette technologie pour voir si elle pourrait leur convenir.

TSMC veut sauver Intel (et embarquer Nvidia, AMD et Broadcom)


Intel a-t-il encore une carte à jouer ?



Si l’accord aboutit, ce serait un tournant majeur pour l’industrie des semi-conducteurs. Intel pourrait enfin relancer sa division fonderie, tout en restant un acteur central du marché. Mais si les négociations échouent, la situation pourrait devenir encore plus compliquée pour le géant américain, déjà en perte de vitesse face à Nvidia et AMD.

Bref, Intel joue gros. Reste à voir si l’entreprise acceptera de partager les clés de ses usines avec ses rivaux, ou si elle préfère continuer à naviguer seule… au risque de couler complètement.