Alors que son avenir se joue devant la justice américaine, Meta tente une défense inattendue : utiliser l’application Messages d’Apple comme preuve d'une absence de monopole de sa part !
Messages, plus utilisé que WhatsApp ou Messenger sur iOS
Dans le procès historique qui l’oppose à la Federal Trade Commission, Meta met en avant la popularité de la messagerie d’Apple pour prouver que la concurrence existe bel et bien sur les plateformes numériques. le groupe a présenté plusieurs diapositives comparant l’usage des plateformes de messagerie sur iPhone.
Il montre notamment que l’app Messages d’Apple est utilisée sur 88,39 % des appareils iOS, contre :
Un argument de poids pour Meta, qui cherche à démontrer que ses services ne sont pas dominants sur les usages de messagerie. Il s'agit en effet d'un des points clés soulevés par la FTC dans ses accusations de monopole.
Meta défend sa diversité… et attaque la définition de « réseau social »
Mark Zuckerberg réfute la vision segmentée de la FTC, qui sépare la messagerie privée des réseaux sociaux personnels. D'après lui, cette distinction n’a pas lieu d’être : si iMessage permet de rester en contact avec ses proches, alors c’est aussi un réseau social, au même titre que Messenger ou WhatsApp.
Pour appuyer ses propos, Meta cite Ronak Shah, responsable marketing produit chez Apple, selon lequel iMessage sert justement à communiquer avec les personnes qui sont dans votre vie et que vous connaissez -la définition d'un réseau social par excellence.
Une stratégie défensive tous azimuts
Au-delà d’Apple, Meta pointe également la concurrence féroce exercée par TikTok, Snapchat, YouTube et d’autres plateformes. L’objectif est clair : montrer que l’écosystème numérique est diversifié, qu’aucune application ne domine entièrement le secteur de la communication ou du divertissement, et que les consommateurs ont le choix.
Mais cette stratégie pourrait aussi se retourner. Car mettre en avant Apple et iMessage, très critiqués en Europe et aux États-Unis pour leur fermeture, pourrait inciter les régulateurs à étendre leurs actions antitrust à Cupertino. D’autant plus que l’Union européenne a déjà inscrit iMessage dans le viseur du DMA (Digital Markets Act).
Le procès de Meta contre la FTC s’inscrit dans une série plus large de procédures antitrust visant les géants de la tech, y compris Apple, Amazon et Google. Pour Meta, l’enjeu est énorme : la société pourrait être contrainte de se séparer de WhatsApp ou Instagram si elle est reconnue coupable d’avoir volontairement neutralisé la concurrence.
En utilisant Apple comme argument, Meta espère détourner l’attention et démontrer que le marché des communications numériques est plus fragmenté qu’il n’y paraît. Mais cette défense suffira-t-elle à convaincre la justice ?