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Microsoft propose de séparer Teams d’Office 365 ! Cela suffira-t-il à Bruxelles ?

Par Laurence - Publié le

Sous la pression de Bruxelles, Microsoft tente d’échapper à une lourde sanction financière en proposant de sortir Teams de Microsoft 365. Pour autant, la Commission européenne juge cette mesure insuffisante au regard des soupçons de pratiques anticoncurrentielles qu'elle nourrit à l'encontre du groupe.

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Bruxelles vise l’intégration forcée de Teams



La Commission européenne a officiellement accusé Microsoft en juillet 2023 d’abus de position dominante, en raison de l’intégration systématique de Teams dans les suites Office 365 et Microsoft 365. Elle estime en effet que cette pratique entrave la concurrence sur le marché des outils collaboratifs, en particulier au détriment de solutions comme Slack ou Zoom.

Pour éviter une amende potentiellement colossale, Microsoft a présenté une série de propositions, dont la plus notable est la séparation de Teams de ses offres logicielles phares dans l’Espace économique européen (EEE).

Microsoft propose de séparer Teams d’Office 365 ! Cela suffira-t-il à Bruxelles ?


Microsoft a donc tenté de désamorcer le conflit et a notamment proposé une version d’Office sans Teams, d'améliorer l’interopérabilité des services concurrents, de fournir davantage d’informations techniques, et enfin de renforcer la transparence tarifaire. Notons que ces concessions s’ajoutent à une première tentative de découplage déjà amorcée en 2023 dans certains pays européens.

L’UE veut des garanties durables



Mais selon une note publiée ce vendredi, la Commission estime donc que ces propositions restent incomplètes. Bruxelles attend de Microsoft des garanties plus concrètes sur la manière dont elle compte garantir une concurrence équitable sur le long terme.

Microsoft propose de séparer Teams d’Office 365 ! Cela suffira-t-il à Bruxelles ?


La Commission européenne ne se satisfait pas de mesures superficielles destinées à maquiller la situation. Elle souhaite que Microsoft mette en place des mécanismes structurels permettant aux solutions concurrentes d’accéder équitablement aux mêmes marchés.

Cela inclurait donc un accès facilité à l’écosystème Microsoft, des API plus ouvertes, et une réelle transparence sur les coûts et les options offertes aux clients professionnels. Faute d’accord élargi, la menace d’une amende antitrust reste possible. Rappelons qu'elle peut se monter à 10 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise.

Un test décisif pour la régulation numérique en Europe



Ce dossier s’inscrit dans un contexte plus large de régulation du numérique, où l’Europe cherche à appliquer ses nouvelles règles, notamment le Digital Markets Act. En ciblant Microsoft sur la question de l’intégration logicielle, Bruxelles teste sa capacité à contrôler les grandes plateformes américaines, en essayant de ne pas freiner l’innovation ni perdre en attractivité technologique.

Pour Microsoft, l’enjeu est de taille : protéger ses offres cloud et bureautique, qui constituent un levier stratégique face à la montée des solutions Google, Zoom ou Slack. La négociation en cours avec la Commission pourrait donc redéfinir les contours de la concurrence dans les services collaboratifs en Europe.

Toutefois, les tensions actuelles avec les USA (et les nouvelles politiques de Donald Trump) risquent de corser la situation. Ce dernier estime haut et fort que l'Europe cherche délibérément à s'attaquer injustement aux firmes technologiques américaines.